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Kabir (CA) – nascimento humano
segunda-feira 5 de setembro de 2022
En vain l’on a obtenu une naissance humaine :Nombreux sont ceux qui ont droit sur ce corps !Le père et la mère disent : « C’est notre enfant »,C’est pour leur propre avantage qu’ils l’ont nourri,L’épouse dit : « C’est mon mari ! »Et, telle une tigresse, elle s’apprête à le dévorer...Femme et enfants le fixent avidement,Comme des chacals, la gueule ouverte [1] !Corbeaux et vautours attendent sa mort,Cochons et chiens guettent son cadavre...Le feu dit : « C’est moi qui dévorerai son corps »,L’eau dit : « C’est moi qui éteindrai le feu ! »La terre dit : « C’est à moi qu’il reviendra »,Le vent dit : « C’est moi qui disperserai ses cendres... »Cette maison que tu appelles ta maison, pauvre sot,C’est l’étau qui te serre à la gorge !Tu as considéré ce corps comme tien,Et tu t’es égaré dans l’attachement aux biens sensibles,O insensé !Nombreux sont les ayants droit de ce corps,toute ta vie, tu en pâtis,Et tu ne reprends pas tes esprits, fou que tu es,et tu cries : « A moi, à moi ! »[Bîjak, ramaini 78.]
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[1] Kabîr méprise les relations familiales : liens forgés par le hasard, que la mort a vite fait de dissoudre... Pour nourrir les siens, l’homme perd son âme et, à peine mort, ceux-ci le renient et l’oublient ; cf. XLII, str. 3 et XLVII, str. 2.