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Fédon (65a-66a) - o corpo só faz perturbar
sexta-feira 25 de março de 2022
Excerto de Phédon, 65a-66a, trad. M. Dixsaut, GF-Flammarion, 1991, p. 214-216. Versão em português
— Bon. Et quand il s’agit de se mettre à penser ? Le corps fait-il, ou non, obstacle, quand, poursuivant une recherche, on s’avise de l’y associer ? Je veux dire à peu près ceci : la vue, ou encore l’ouïe, comportent-elles pour les hommes une vérité quelconque ? Ou, au moins, est-ce que cela ne se passe pas comme même les poètes ne cessent de nous le rabâcher : nous n’entendons rien, ne voyons rien avec exactitude ? Or, si parmi les perceptions du corps, ces deux-là ne sont ni exactes ni claires, ne parlons pas des autres. Car elles sont toutes, j’imagine, plus imparfaites que celles-là. N’est-ce pas ton avis ?
— Si, tout à fait, dit-il.
— A quel moment donc, dit Socrate , l’âme saisit-elle la vérité ? Chaque fois en effet qu’elle se sert du corps pour tenter d’examiner quelque chose, il est évident qu’elle est totalement trompée par lui.
— C’est vrai.
— Alors ? N’est-ce pas dans l’acte de raisonner, et nulle part ailleurs, qu’en vient à se manifester à elle ce qu’est réellement la chose en question ?
— Oui.
— Et, je suppose, lame raisonne le plus parfaitement quand ne viennent la perturber ni audition, ni vision, ni douleur, ni plaisir aucun ; quand au contraire elle se concentre le plus possible en elle-même et envoie poliment promener le corps ; quand, rompant autant qu’elle en est capable toute association comme tout contact avec lui, elle aspire à ce qui est ?
— Oui, c’est ainsi.
— Et c’est donc aussi à ces moments-là que lame du philosophe accorde le moins d’importance au corps, s’évade de lui et cherche à se concentrer en elle-même ?
— Oui.
— Bien ; et maintenant, Simmias, ceci encore : affirmons-nous qu’il existe quelque chose de juste en soi, ou le nions-nous ?
— Par Zeus , certes.
— Et quelque chose de beau, de bon... ?
— Sans aucun doute.
— En fait, une chose de ce genre, en as-tu encore jamais vu, de tes yeux vu ?
— En aucune façon, dit-il.
— Mais ces choses, alors, tu les as saisies par une perception différente de celles qui ont le corps pour instrument ? Je veux parler de ce qui, pour chaque chose (par exemple la grandeur, la santé, la force, bref routes choses sans exception), constitue son essence : ce que chacune se trouve être. Est-ce que c’est par l’intermédiaire du corps qu’est considéré ce qu’il y a de plus vrai en elle ? Est-ce que ce n’est pas plutôt de cette manière : celui de nous qui sera le mieux, et avec le plus grand souci de précision, préparé à réfléchir sur ce qu’est, en elle-même, chacune des réalités qu’il examine, ne serait-il pas, lui, sur la bonne voie, et au plus près de connaître chacune de ces réalités ?
— Si, absolument.
— C’est donc lui qui mènerait cette activité de la façon la plus pure, en ayant, le plus possible, recours à la réflexion seule pour aller vers chaque réalité, sans faire, quand il réfléchit , intervenir ce qu’il voit, sans traîner avec lui aucune sensation d’aucune sorte quand il est en train de raisonner ? [...]