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Festugière (RHT3): A queda da alma

sábado 6 de agosto de 2022

      

« Pourquoi », demande Asclépius à son maître, « pourquoi donc, ô Trismégiste, a-t-il fallu que l’homme fût établi dans la mati  ère au lieu de vivre en la félicité   suprême où Dieu   habite? » [Ascl. 7, p. 304.11.]. — Lorsqu’elles apprennent leur condamnation, les âmes, dans la Kore Kosmou, se plaignent ainsi : « Ciel, principe de notre naissance, éther et air, mains et souffle sacré du Dieu Monarque, et vous, regards des dieux, astres resplendissants, lumière indéfectible du soleil et de la lune  , frères de lait issus de la même origine, vous tous de qui brutalement séparées nous subissons des misères, et plus de misères encore, puisque, arrachées à des choses grandes et brillantes et à la sainte atmosphère et au firmament magnifique, et, qui plus est, à la vie bienheureuse que nous menions avec les dieux, nous allons être ainsi emprisonnées en des tentes ignobles et viles! Qu’avons-nous donc, malheureuses, commis de si affreux? Quel crime, qui mérite ces châtiments actuels? » [Κ. K. 34-35.]. — Arnobe, entrant dans le jeu des viri novi, leur démontre que, si les âmes étaient vraiment filles de Dieu, il serait impossible d’expliquer leur présence sur la terre : « Si les âmes, comme on le raconte, étaient de la race du Seigneur et que l’âme eût été engendrée par la Puissance Souveraine..., elles habiteraient toujours la cour du Roi et n’auraient point quitté ce lieu de la béatitude où elles connaissaient et gardaient en mémoire les doctrines les plus a justes; elles n’eussent point, par un mouvement irréfléchi   (imprudenter), gagné ces lieux terrestres où elles habitent les corps opaques, étroitement mêlées aux humeurs et au sang, dans ces outres d’excréments, dans ces jarres immondes d’urine » (II 37). Peut-on concevoir, en effet, que le Roi du monde ait envoyé ici-bas les âmes nées de Lui, pour que ces âmes, qui auprès de Lui étaient déesses et qui n’avaient subi ni contact corporel, ni enveloppe matérielle, fussent immergées dans des semences humaines, sortissent de matrices féminines, poussassent continuellement les vagissements les plus ineptes, épuisassent, en tétant, dés mamelles, se mouillassent et se salissent de leur propre urine? (II 39). Avec une abondance qui sent assurément la rhétorique, mais ne manque pas de force, car le trait porte, Arnobe développe alors le thème. Les âmes, au ciel, étaient simples et d’une perfection indélébile, vivaient dans une tranquillité paisible et calme, n’avaient toutes qu’un même esprit  , une même intelligence, une même science, ne connaissaient aucun désir de possession, étaient douces et incapables d’aucun sentiment cruel, se tenaient enfin dans un état de pureté absolue. Le moyen d’expliquer qu’un Dieu bon, leur Père  , envoie ces âmes sur la terre pour qu’elles y apprennent tous les vices, la haine, la cruauté, la discorde et l’erreur, la cupidité, la guerre, pour qu’elles s’y plaisent aux spectacles sanglants des jeux du cirque ou aux pratiques les plus obscènes de la prostitution? « Que dites-vous, ô descendance, ô progéniture de la Divinité Première? Voilà donc que ces âmes sages, issues des Causes Suprêmes, cultivent tous les genres de turpitudes, de crimes et de vices ! Est-ce pour se livrer à cette multiplicité de débauches qu’elles ont reçu l’ordre d’habiter notre terre, d’endosser le vêtement d’un corps humain? » Quel être de bon sens croira que le monde ait été organisé pour elles, et qu’il n’ait pas été constitué plutôt comme le siège et le domicile où se perpètrent tous les crimes des hommes? (II 43). La conclusion est nette. Les âmes ici-bas sont méchantes et infiniment malheureuses : il est donc impie de penser qu’elles aient été engendrées par Dieu, qui est nécessairement sage et bon. « Tant s’en faut qu’on croie Dieu l’auteur de cette condition, bien plutôt on s’expose au crime d’impiété sacrilège si on lui attribue la paternité de l’homme, cet être infortuné, misérable, qui se plaint d’exister, qui déteste et déplore son état, qui ne voit pas qu’il ait été créé pour d’autre motif que parce qu’on craignait que le mal n’eût pas de sujet matériel où se répandre et afin qu’il y eût toujours des malheureux dont les tortures offrissent un aliment à je ne sais quelle Force mystérieuse et cruelle, ennemie du genre humain » (II 45-46). — Au début d’un de ses premiers traités (IV 8), « Sur la descente de l’âme dans le corps », Plotin   se livre devant nous à une confidence : « Souvent, tandis que, me détachant du corps, je m’éveille à mon vrai moi, me rends étranger au reste et me deviens intérieur à moi-même, que, contemplant une beauté indiciblement merveilleuse, je me persuade alors faire partie d’une classe d’êtres supérieurs, qu’ayant produit les actes de la vie la plus haute, fondu avec le divin et fermement établi en lui, je suis parvenu à l’activité transcendantale (ekeinen), installé au-dessus de tout autre intelligible, et qu’enfin, après ce repos dans le divin, je suis redescendu de l’intuition   aux actes discursifs, souvent, oui, je me demande comment il peut bien se faire que, maintenant encore, je redescende, et comment il a pu m’arriver que mon âme soit un jour entrée dans le corps, mon âme qui, bien qu’incorporée, est par elle-même cette chose si noble qui s’est montrée à moi » (IV 8, 1. 1-11). Ces lignes sont extrêmement révélatrices. Comme l’observe M. Bréhier  , Plotin transpose ici en termes d’expérience le mythe de la chute   de l’âme. Ou plutôt, c’est cette expérience elle-même, le sentiment profond de notre essentielle dualité, qui le ramène au problème de la chute originelle : comment l’âme a-t-elle bien pu, un jour, tomber dans le corps? Le sage alors a recours à l’école. Il allègue d’abord les réponses d’Héraclite   et d’Empédocle  , l’une et l’autre obscures (IV 8, 1. 11-23), puis les dialogues de Platon  , dont il marque les divergences. Les textes d’Héraclite et d’Empédocle font peut-être partie du bagage scolaire, ceux de Platon sûrement. Comment donc concilier ces enseignements différents du maître? C’est sur quoi, peut-être d’après la tradition   scolaire, Plotin s’interroge en tête du deuxième chapitre (IV 8, 2. 1 ss.) : « Il en résulte que, nous qui demandons à Platon des enseignements sur notre âme, nous sommes nécessairement conduits à toucher aux problèmes que voici. Sur l’âme en général : « Comment l’âme a-t-elle jamais pu être naturellement destinée à s’associer à un corps ? » Sur la nature du monde : « Que faut-il penser du monde, dans lequel séjourne une âme, volontairement ou par contrainte ou de quelque autre manière? » Sur le Créateur : « A-t-il agi correctement, ou est-ce dans la pensée peut-être que ces âmes étaient nos âmes (sc. des âmes humaines), dont il a bien fallu que, régissant des corps inférieurs, elles s’y enfonçassent plus avant, s’il est vrai qu’elles dussent les dominer? ». Nous reviendrons sur la solution do Plotin. Bornons-nous à marquer, pour l’instant, que la question s’est imposée au philosophe, et non pas seulement comme une des nombreuses difficultés que soulève tout système, mais en vertu de la discorde intime dont il a eu l’expérience. — Porphyre   lui aussi, sans doute, a dû ressentir la même angoisse. Eût-il écrit, sinon, le de regressu animae? Et n’a-t-il pas interrogé son maître, trois jours durant, pour savoir « comment l’âme entre en union avec le corps ? ». [FRHTIII  :63-66]

  • I. O problema
  • II. Razões da descida
    • 1. Corrente otimista
      • A. Acabamento do mundo
      • B. A alma   pura representa aqui em baixo os deuses
    • 2. Corrente pessimista

Ver online : Festugière - A Revelação de Hermes Trismegisto III