Mitchell
The Tao is infinite, eternal.Why is it eternal?It was never born;thus it can never die.Why is it infinite?It has no desires for itself;thus it is present for all beings.The Master stays behind;that is why she is ahead.She is detached from all things;that is why she is one with them.Because she has let go of herself,she is perfectly fulfilled. [MitchellTTC ]
Waley
Heaven is eternal, the Earth everlasting.How come they to be so?It is because they do not foster their own lives;That is why they live so long.Therefore the SagePuts himself in the background; but is always to the fore.Remains outside; but is always there.Is it not just because he does not strive for any personal endThat all his personal ends are fulfilled? [WaleyTTC ]
Legge
Heaven is long-enduring and earth continues long. The reasonwhy heaven and earth are able to endure and continue thus long isbecause they do not live of, or for, themselves. This is how they areable to continue and endure.Therefore the sage puts his own person last, and yet it is found inthe foremost place; he treats his person as if it were foreign to him,and yet that person is preserved. Is it not because he has nopersonal and private ends, that therefore such ends are realised? [LeggeTTC ]
Ames
The heavens are lasting and the earth enduring.The reason the world is able to be lasting and enduringIs because it does not live for itself. (15)Thus it is able to be long-lived.It is on this model that the sages withdraw their persons from contention yet find themselves out in front,Put their own persons out of mind yet find themselves taken care of.Isn’t it simply because they are unselfish that they can satisfy their own needs? [AmesTTC ]
(15) Some commentators read the expression “buzisheng ” as “does not give itself life,” but this contradicts the “self-so-ing (ziran )” character of nature. The rest of the chapter takes the conduct of the sages as an analogy, making the point that it is their unselfishness that enables them to realize themselves.
The world as a process is constituted by the myriad things that find their consummation within it. Creativity is expressed through and only through each of these particular events that construes the process as its own unique field of experience. While each focus pursues its own consummation, there is no superordinate, generic agenda beyond the unsummed total of the foci themselves. There is no world qua world.
The sages in emulation of the natural processes are impartial and inclusive. Their concerns, on the model of nature itself, emerge out of the manifold of foci that are implicated within them. It is because the sages take nature as their mentor that their persons are preserved and all of their needs are satisfied.
Wieger
A. Si le ciel et la terre durent toujours, c’est qu’ils ne vivent pas pour eux mêmes.B. Suivant cet exemple, le Sage, en reculant, s’avance ; en se négligeant, il se conserve.Comme il ne cherche pas son avantage, tout tourne à son avantage. [WiegerTTC ]
Si le ciel et la terre durent toujours, ne sont pas détruits par des jaloux, des envieux, des ennemis, c’est qu’ils vivent pour tous les êtres, faisant du bien à tous. S’ils cherchaient leur propre intérêt, dit Wang pi, ils seraient en conflit avec tous les êtres, un intérêt particulier étant toujours l’ennemi de l’intérêt général. Mais, comme ils sont parfaitement désintéressés, tous les êtres affluent vers eux. — De même, si le Sage cherchait son propre intérêt, il n’aurait que des ennuis, et ne réussirait à rien. S’il est désintéressé à l’instar du ciel et de la terre, il n’aura que des amis, et réussira en tout. — Pour arriver à durer, il faut s’oublier, dit Tchang-houng-yang . Le ciel et la terre ne pensent pas à soi, aussi rien de plus durable. Si le Sage est sans amour propre, sa personne durera et ses entreprises réussiront. Sinon, il en sera tout autrement. — Ou-teng rappelle, et avec raison, que, par ciel et terre, il faut entendre le Principe agissant par le ciel et la terre. C’est donc le désintéressement du Principe, qui est proposé en exemple au Sage, dans ce chapitre.
Duyvendak
Le ciel subsiste longtemps et la terre est durable.Si le ciel subsiste longtemps et si la terre est durable,c’est qu’ils ne se reproduisent pas ;voilà pourquoi ils peuvent subsister longtemps et être durables.C’est pourquoi le Saint place son corps au dernier rang,et pourtant est mis en avant.Il place son corps en marge,et pourtant il est préservé.N’est ce pas parce qu’il est sans préférences personnelles,que ses préférences sont réalisées ? [DuyvendakTTC ]
Le premier alinéa se rapporte à la production de toutes choses par le ciel et la terre, à laquelle V fait aussi allusion. Qu’on compare le passage suivant du Livre des Rites, Li ki, XXVI (Couvreur, II, p. 396 : « Le ciel couvre tout sans préférence, la terre porte tout sans préférence, le soleil et la lune illuminent tout sans préférence. »
On pourrait traduire : « Si le ciel subsiste longtemps et si la terre est durable, c’est qu’ils ne vivent pas pour eux mêmes », prenant cheng « vivre, produire », comme verbe intransitif et tseu « eux mêmes » comme apposition du verbe. Bien que ce soit l’interprétation usuelle, elle ne me satisfait pas complètement. La construction syntactique est forcée ; il est plus naturel de prendre le verbe dans son sens transitif et le mot tseu comme son objet. La phrase signifie alors que le ciel et la terre, qui produisent toutes les choses, ne se reproduisent jamais eux mêmes ; ils n’engendrent pas d’autres cieux et terres mais une multitude d’autres choses. Ils sont donc sans aucune partialité pour leur propre existence, et c’est pourquoi ils peuvent durer toujours.
C’est le modèle pour la conduite du Saint. Il ne songe pas à ses propres intérêts ; il est « sans action ». C’est la constante inconstance de la Voie qui conduit en avant ce qui est en arrière, sans qu’il y ait un effort de sa part. C’est précisément par là que sa durabilité est assurée. « Les derniers seront les premiers ».
La phrase avec la répétition : « Voilà pourquoi ils peuvent subsister longtemps et être durables », est assez prolixe et fait plutôt l’impression d’être l’explication d’un commentaire qui est entrée dans le texte.
Au lieu de la leçon kieou , qui est celle des inscriptions des T’ang et que j’ai suivie, le texte reçu a généralement cheng , ce qui donnerait la traduction suivante : « C’est pourquoi ils peuvent vivre longtemps. »
Ma Siu louen propose à titre hypothétique de lire sseu « préférence personnelle » au lieu de cheng « vivre, produire », ce qui lierait les deux parties du chapitre de manière plus intime. Mais cette correction n’est pas confirmée par la tradition du texte, et, si l’on suit mon interprétation, elle ne paraît pas nécessaire.
Matgioi
Le ciel et la terre sont à l’infini ; le ciel et la terre vivent éternellement à l’infini. Certainement ils ne sont pas engendrés eux-mêmes ; c’est pourquoi on sait qu’ils sont éternels. Ainsi les hommes ne peuvent encore prendre pour modèle l’homme parfait ; mais plus tard les hommes deviendront comme le ciel. À l’homme parfait les hommes sont étrangers ; mais il leur est affectueux. Il ne perd rien ; il ne trompe pas. Seul, il peut acquérir.[MatgioiVR ]
Étant et vivant à l’infini, le ciel et la terre sont hors de la portée des hommes. Le ciel-terre, c’est-à-dire la Volonté originelle qui les émit, ne s’est point engendrée elle-même, et elle n’a pu être engendrée par d’autres (étant originelle). Elle est donc éternelle. Le Sage qui suit les desseins de cette Volonté est aujourd ’hui bien au-dessus des hommes ; dans l’avenir, non seulement tous les hommes seront des Sages, mais ils seront confondus avec le Ciel. En attendant, le Sage aime les hommes, dont cependant il n’attend rien ; il ne perd rien de sa force, puisqu’il n’agit pas ; il ne commet aucun mensonge, puisqu’il ne parle pas. L’affection de tous les êtres, la contraction de la volonté et le silence, voilà donc les moyens de devenir un Sage.
Sinedino
O Céu é longevo, a Terra é eterna.Ambos têm esse poder, porque Céu e Terra não dão vida a si próprios:É por isso que obtêm longa vida.[Intuindo-o,] o Sábio coloca-se em último lugar;Mas [termina] à frente [de todos].Coloca-se fora [das atenções]E todavia permanece [em seu centro ].Isso não advirá de seu desprendimento [das coisas do mundo]?Eis a forma [de o Sábio] promover seus [interesses] pessoais. [SinedinoTTC ]