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Plotino - Tratado 31,10 (V, 8, 10) — A contemplação do belo no inteligível

quarta-feira 15 de junho de 2022, por Cardoso de Castro

  

Míguez

10. Por ello Zeus, que es el más antiguo de todos los dioses, a los que conduce, marcha el primero a la contemplación de lo bello, siguiéndole los otros dioses, los demonios y las almas que son capaces de esta contemplación . Y se les aparece desde un lugar invisible, surgiendo desde las alturas e iluminando y llenándolo todo con su luz. Incluso deslumbra a los seres de aquí abajo, que han de apartar de él su mirada, porque les resulta imposible verlo, lo mismo que al sol. Algunos, sin embargo, son elevados por él y llegan a contemplarle, en tanto otros caen en la turbación a medida que se alejan de él. Pero los videntes, esto es, los que son capaces de verlo, miran todos hacia él y a lo que hay en él, aunque cada uno de ellos no alcance siempre la misma visión. Porque uno que tenga la vista fija en él verá, por ejemplo, la fuente y la naturaleza de la justicia, y otro, en cambio, se llenará de la visión de la sabiduría, pero no de esta sabiduría que es propia de los hombres. Porque esta última es, de alguna manera, una imagen de la sabiduría inteligible, la cual, extendida sobre todas las cosas y por toda la magnitud lo bello, se aparece como la última visión para quienes ya han disfrutado de otras luces.

Esto es lo que contempla cada uno de los dioses y el dios que los reúne a todos. Y es también lo que contemplan las almas que ven allí todas las cosas, como abarcándolas desde el principio al fin. Ya que están allí en cuanto a lo que les responde por su naturaleza, aunque sea frecuente también encontrar la totalidad de las almas cuando no se presentan divididas. Viendo, pues, todo esto, Zeus y aquellos de entre nosotros que comparten su amor, que contemplan en último lugar y por encima de todo la belleza total, como participantes de la belleza inteligible... Porque todo allí resplandece y llena con su luz a los seres que habitan esa región, convertidos por esto mismo en seres bellos. Como ocurre frecuentemente con los hombres que, subidos a esas cimas que el sol baña con su luz, se llenan materialmente de ella y se tiñen a la vez del color del sol hacia el que marchan. En el mundo inteligible el color que trasparece sobre todo es la belleza, y mejor aún, todo es color y belleza desde las regiones más profundas; porque lo bello no es algo diferente que florezca por encima de él. Hay, sin embargo, quienes no ven plenamente la belleza, estimando su acto como una simple impresión, y otros que, embebidos completamente y llenos de este néctar, porque la belleza ha penetrado a través de toda su alma, no se consideran ya como meros espectadores. Entonces, ciertamente, no se da la dualidad del ser exterior que ve y del objeto que es visto, sino que el ser de mirada penetrante ve el objeto en sí mismo y posee también muchas cosas sin saber que las posee, viéndolas, por tanto, como si se encontrasen fuera de él. Las contempla, pues, como un objeto que se ve y que, además, se desea ver. Porque todo lo que se mira como un objeto, debe verse necesariamente fuera de sí. Ahora bien, conviene que lo transfiramos a nosotros mismos, que lo veamos como uno y como uno, ciertamente, con nosotros mismos. Así, el poseído de algún dios, de Febo o de alguna Musa, alcanza la contemplación del dios en sí mismo, si tiene también el poder de verlo en sí mismo.

Bouillet

X. Voilà pourquoi Jupiter, le plus ancien des autres dieux, dont il est le chef, s’avance à leur tète à la contemplation du monde intelligible (37). Il est suivi de ces dieux, des génies et des âmes qui peuvent soutenir l’éclat de ce spectacle. Ce monde divin répand la lumière sur tous d’un lieu invisible (38); en s’élevant au-dessus de son horizon sublime, il projette partout ses rayons, il inonde tout de sa clarté ; il éblouit ceux qui sontplacés au bas du sommet où il brille, et, comme le soleil, il les oblige souvent à détourner leurs regards qui ne peuvent soutenir son éclat ; il fait lever les yeux aux uns, et leur donne la force de contempler; il trouble ceux qui sont éloignés. En l’apercevant, ceux qui peuvent le contempler attachent leurs regards Sot lui et sur tout ce qu’il contient. Chacun cependant n’y considère pas toujours la même chose : l’un y voit briller la source et l’essence de la justice ; un autre est rempli du spectacle de la sagesse, dont les hommes ici-bas ont à peine une image affaiblie (39). Notre sagesse n’est en effet qu’une imitation de la sagesse intelligible : celle-ci, se répandant sur toutes les essences et en embrassant en quelque sorte l’immensité, est aperçue la dernière par ceux qui ont déjà considéré beaucoup de ces brillantes lumières.

Tel est le spectacle que contemplent les dieux, tous ensemble et chacun séparément. Tel est aussi celui que contemplent les âmes qui voient toutes les choses contenues dans le monde intelligible ; par cette vue, ces âmes deviennent capables de contenir elles-mêmes, du commencement jusqu’à la fin, toutes les choses que renferme le monde intelligible; elles y habitent par celle de leurs parties dont la nature le comporte; souvent même elles y résident tout entières, aussi longtemps du moins qu’elles ne s’en éloignent pas.

Voilà ce que contemple Jupiter, ainsi que tous ceux d’entre nous qui partagent son amour pour ce spectacle. La dernière chose qui apparaisse alors est la beauté qui brille tout entière dans les essences ainsi que dans ceux qui y participent. Car tout brille dans le monde intelligible, et, en couvrant de splendeur ceux qui le contemplent, les fait paraître beaux eux-mêmes. Ainsi, des hommes qui ont gravi une haute montagne brillent tout à coup, au sommet, de la couleur dorée reflétée par le sol. Or la couleur qui revêt le monde intelligible, c’est la beauté qui s’y épanouit dans sa fleur, ou plutôt, tout est couleur, tout est beauté dans ses profondeurs les plus intimes : car la beauté, dans le monde intelligible, n’est pas une fleur qui s’épanouisse seulement à la surface. Ceux qui n’embrassent pas l’ensemble ne jugent beau que ce qui frappe leurs regards ; mais ceux qui, semblables à des hommes enivrés par ce doux nectar (40), ont leur âme pénétrée par la beauté du monde intelligible ne sont plus de simples spectateurs : l’objet contemplé et l’âme qui le contemple ne sont plus alors deux choses extérieures l’une à l’autre; si l’âme a un regard pénétrant, elle trouve en elle-même l’objet qu’elle contemple; souvent elle le possède sans le savoir ; alors, elle le contemple comme elle contemplerait un objet extérieur, parce qu’elle cherche à le voir de la même façon. Toutes les fois que l’on considère une chose comme un spectacle, on la voit hors de soi. Or, il faut transporter en soi-même le spectacle du monde intelligible, le contempler comme une chose avec laquelle on ne fait qu’un, à laquelle on est identique. Ainsi l’homme possédé par une divinité, soit par Phébus, soit par une muse (41), contemplerait cette divinité en lui-même s’il était capable de la contempler (42).

Bréhier

10. C’est pourquoi Zeus, le plus ancien de tous les autres dieux, qu’il conduit, va le premier à la contemplation du Beau. A sa suite, les autres dieux, les démons et les âmes qui sont capables de cette contemplation. Et lui, il leur apparaît d’un lieu invisible ; il se lève dans les hauteurs et répand sur tous sa lumière ; il remplit tout de sa clarté ; il éblouit les êtres d’en bas, qui se détournent ; car il leur est aussi impossible de le regarder que le soleil : certains pourtant, grâce à lui, relèvent les yeux et le contemplent ; les autres sont dans le trouble, et d’autant plus qu’il sont plus loin de lui. Mais les voyants, ceux qui sont capables de le voir, regardent tous vers lui et vers ce qui est à lui ; mais ce n’est jamais la même vision que chacun en rapporte : l’un, les yeux fixés sur lui, y voit la source et la nature de la justice ; un autre est tout pénétré de la vision de la sagesse, non pas cette sagesse que les hommes peuvent avoir chez eux, et qui est une image de la sagesse intelligible : celle-ci, répandue sur toute chose, dans toute l’étendue du beau, apparaît la dernière quand on a déjà vu bien d’autres lumières.

Voilà ce que contemple chacun des dieux, ce que contemple le dieu universel, ce que contemplent aussi les âmes qui, là-bas, voient toutes choses ; du début à la fin, elles embrassent toutes choses ; c’est qu’elles sont là-bas, du moins par tout ce qui, en elles, est là-bas par sa nature ; mais souvent aussi, c’est l’âme tout entière qui est là-bas, lorsqu’elle ne se divise pas en parties s. Donc contemplant tout cela, Zeus et ceux d’entre nous qui sont ses aimés, qui voient en dernier lieu, au-dessus de tout, la beauté totale et qui participent à la beauté de là-bas ; car tout y est brillant, et ceux qui sont là-bas, pénétrés de cette lumière, deviennent eux-mêmes des êtres beaux : tels souvent des hommes, montés sur ces collines dont le sol se dore de lumière, sont baignés de cette lumière et se teignent des couleurs du sol où ils marchent.

Là-bas, la couleur qui rayonne sur tout, c’est la beauté ; ou plutôt tout est couleur et beauté, jusque dans ses profondeurs : et le beau n’est pas une chose différente de lui et qui rayonnerait sur lui. Mais il en est qui ne la voient pas tout entière et qui croient que leur impression est une vision ; d’autres, complètement enivrés et remplis de ce nectar, chez qui la beauté pénètre l’âme tout entière, ne sont plus seulement de simples spectateurs ; il n’y a plus alors, extérieurs l’un à l’autre, un être qui voit et un objet qui est vu : qui a la vue perçante voit l’objet en lui-même ; mais il possède bien des choses saris savoir qu’il les possède ; et alors il les contemple comme si elles étaient en dehors de lui ; il les contemple comme un objet qu’on voit ; il aspire à les voir; or tout ce que l’on regarde comme un objet à voir, on le voit en dehors de soi. Mais c’est en soi qu’il faut le transporter ; voyons-le comme un avec nous-mêmes ; voyons-le comme étant nous-mêmes ; ainsi le possédé d’un dieu, de Phébus ou de quelque Muse, contemple son dieu en lui-mcme, dès qu’il a la force de voir le dieu en lui.

Guthrie

VISION OF THE SUPERCELESTIAL.

10. That is why Jupiter, the most ancient of the other divinities, whose chief he is, leads them in this divine spectacle of the contemplation of the intelligible world. He is followed by these divinities, the guardians, and the souls who can support (the glory of) this vision. From an invisible place, this divine world sheds light on all. On rising above its sublime horizon, it scatters its rays everywhere, inundating everything with clearness. It dazzles all those who are located at the foot of the peak where it shines; and, like the sun, it often obliges them to turn away their sight, which cannot sustain its glory. Some however are forced to raise their eyes, imparting to them strength for this contemplation; others, who are at a distance, are troubled. On perceiving it, those who can contemplate Him fix their gaze on it and all its contents. Not every one, however, sees in it the same thing. One discerns therein the source and being of justice; another is overwhelmed by the revelation of wisdom, of which men here below scarcely possessan enfeebled image. Indeed, our vision is only an imitation of intelligible wisdom. The latter, spreading over all beings, and as it were embracing immensity, is the last to be perceived by those who have already long contemplated these brilliant lights.

PSYCHOLOGICAL EFFECT OF THIS VISION.

Such is the vision seen by the divinities, all together, and each one separately. It is also beheld by the souls that see all the things contained within the intelligible world. By this sight, souls themselves become capable of containing, from beginning to end, all the entities within their intelligible world; they dwell within it by that part of theirs which is capable of doing so. Often, even, the whole of them dwells within it, at least so long as they do not withdraw therefrom.

THIS VISION, WHEN TRANSFERRED WITHIN, BECOMES SWEET AS NECTAR.

This is what is beheld by Jupiter and by all those of us who share His love for this revelation. The last thing which then appears is the beauty that shines in its entirety in the essences (that is, beings), as well as in those who participate therein. In the intelligible world everything glows, and beautifies itself by shedding splendor on those who gaze at it. Thus men who have climbed a high mountain on arriving at the summit suddenly shine with the golden color reflected by the ground whereon they stand. Now the color that bathes the intelligible world is the beauty that blooms within its flower; or rather there everything is color, everything is beauty, in its most intimate depths; for beauty, in the intelligible world, is not a flower that blooms only on the surface. Those who do not apprehend the totality of the view appreciate the beauty of only that which meets their gaze; but those who, like men intoxicated with this sweet nectar, are, to the very soul, penetrated by the beauty of the intelligible world, are no longer mere spectators. No longer are the contemplated objects and the contemplated soul two things exterior to each other. If the soul’s gaze is piercing enough, she finds the object she contemplates within herself. Often she possesses it without knowing it. Then indeed does she contemplate it as she would contemplate some exterior object, because she seeks to see it in the same manner. Every time that one looks at something as a spectacle, it is seen outside of oneself. Now this spectacle of the intelligible world must be transferred within oneself, and be contemplated as something with which one has fused, to the point of identity. Thus a man, possessed by a divinity, whether by Phoebus or by some Muse, would contemplate this divinity within himself, if he were at all able to contemplate a divinity.

MacKenna

10. This is why Zeus, although the oldest of the gods and their sovereign, advances first [in the Phaidros   myth] towards that vision, followed by gods and demigods and such souls as are of strength to see. That Being appears before them from some unseen place and rising loftily over them pours its light upon all things, so that all gleams in its radiance; it upholds some beings, and they see; the lower are dazzled and turn away, unfit to gaze upon that sun, the trouble falling the more heavily on those most remote.

Of those looking upon that Being and its content, and able to see, all take something but not all the same vision always: intently gazing, one sees the fount and principle of Justice, another is filled with the sight of Moral Wisdom, the original of that quality as found, sometimes at least, among men, copied by them in their degree from the divine virtue which, covering all the expanse, so to speak, of the Intellectual Realm is seen, last attainment of all, by those who have known already many splendid visions.

The gods see, each singly and all as one. So, too, the souls; they see all There in right of being sprung, themselves, of that universe and therefore including all from beginning to end and having their existence There if only by that phase which belongs inherently to the Divine, though often too they are There entire, those of them that have not incurred separation.

This vision Zeus takes, and it is for such of us, also, as share his love and appropriate our part in the Beauty There, the final object of all seeing, the entire beauty upon all things; for all There sheds radiance, and floods those that have found their way thither so that they too become beautiful; thus it will often happen that men climbing heights where the soil has taken a yellow glow will themselves appear so, borrowing colour from the place on which they move. The colour flowering on that other height we speak of is Beauty; or rather all There is light and beauty, through and through, for the beauty is no mere bloom upon the surface.

To those that do not see entire, the immediate impression is alone taken into account; but those drunken with this wine, filled with the nectar, all their soul penetrated by this beauty, cannot remain mere gazers: no longer is there a spectator outside gazing on an outside spectacle; the clear-eyed hold the vision within themselves, though, for the most part, they have no idea that it is within but look towards it as to something beyond them and see it as an object of vision caught by a direction of the will.

All that one sees as a spectacle is still external; one must bring the vision within and see no longer in that mode of separation but as we know ourselves; thus a man filled with a god - possessed by Apollo or by one of the Muses - need no longer look outside for his vision of the divine being; it is but finding the strength to see divinity within.


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