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Plotino - Tratado 50,6 (III, 5, 6) — A natureza dos demônios

domingo 20 de fevereiro de 2022, por Cardoso de Castro

  

Míguez

6- ¿Qué debemos decir, pues, de Eros y de su nacimiento? Está claro que hay que considerar quién es Penia y quién es Poros, y cómo convienen a Eros estos progenitores. Porque, naturalmente, tendrán que convenir también a los demás demonios, si los demonios, como tales, han de poseer una sola y única naturaleza y esencia, y no tan sólo una comunidad de nombre. Consideremos, por tanto, cómo distinguimos los dioses de los demonios, no cuando afirmamos, como muchas veces hacemos, que dioses y demonios son lo mismo, sino cuando atribuimos a ambos un linaje diferente. Decimos y pensamos que el linaje de los dioses es impasible, en tanto a los demonios les atribuimos pasiones. Así, decimos de éstos que son seres eternos, situados a continuación de los dioses y mirando hacia nosotros, como intermediarios entre los mismos dioses y nuestro linaje. Y nos preguntamos ¿cómo no permanecieron también impasibles? ¿Cómo abdicaron de su naturaleza para caer en algo peor? Otra cosa hemos de considerar: ¿acaso no hay demonios en el mundo inteligible y sólo se dan en el mundo sensible, mientras los dioses quedan limitados al mundo inteligible? ¿O hay dioses en este mundo, el cual no es, en ese caso, el tercer dios de que se habla comúnmente? [1]. Pero entonces tampoco los planetas, e incluso la luna, resultan ser un dios. Mejor será decir, sin duda alguna, que no hay demonios en el mundo inteligible, y que el demonio en sí, caso de existir, ha de ser un dios. En cuanto al mundo sensible, los planetas, con inclusión de la luna, son verdaderos dioses, los llamados dioses visibles, que ocupan el segundo lugar después de los dioses inteligibles y siempre de acuerdo con ellos. Están en dependencia de ellos como el brillo respecto de un astro. Pero, ¿qué decir de los demonios? ¿Se origina realmente una forma, que es su demonio, de cada alma que viene al mundo? ¿Y por qué de cada alma que viene al mundo? Ciertamente, porque el alma pura engendra un dios y porque decimos también que su Eros es un dios.

Otra cuestión: ¿por qué todos los demonios no son Eros? ¿Y por qué no se hallan igualmente limpios de toda materia? Los Eros son engendrados por el alma cuando ésta aspira al bien y a lo bello —puede decirse que todas las almas del mundo sensible engendran este demonio—, en tanto los otros demonios son engendrados únicamente por el alma del universo, que se vale de potencias diferentes. Estos demonios ayudan a completar y a dirigir cada ser en provecho del universo. Conviene, por tanto, que el alma del universo sea suficiente para este universo si ha de engendrar potencias demoníacas que correspondan a su acción total. Pero, ¿por qué estos demonios participan en alguna materia? No se trata, desde luego, de la materia corpórea, pues entonces serían seres vivos sensibles. Si toman corno cuerpos el aire o el fuego, su naturaleza será en primer lugar diferente de estos cuerpos, al objeto de que pueda participar en ellos. Un ser puro no se mezcla directa y totalmente a un cuerpo, aunque en opinión de la mayoría la esencia del demonio sea inseparable de un cuerpo, ya se trate de aire o de fuego. Pero, ¿por qué unos se hallan unidos a los cuerpos y otros no, si no existe una causa para esta unión? ¿Cuál podría ser esta causa? Hay que suponer que se trata de una materia inteligible, para que un ser, por medio de ella, llegue a unirse a la materia corpórea.

Bouillet

VI. Que faut-il donc dire de la nature et de la naissance de l’Amour? Évidemment il faut expliquer ce qu’est sa mère Penia et son père Poros et montrer comment de pareils parents lui conviennent. Il faut également montrer que ces parents conviennent aux autres démons : car tous les démons, en tant que démons, doivent avoir la même nature, à moins qu’ils n’aient de commun que le nom.

Considérons d’abord en quoi les dieux diffèrent des démons. En effet, quoique souvent nous appelions les démons des dieux, cependant ici nous prenons ces deux mots dans le sens que nous leur donnons quand nous disons que les dieux et les démons appartiennent à des genres différents. Les dieux sont impassibles. Les démons, au contraire, peuvent éprouver des passions, quoiqu’ils soient éternels; placés au-dessous des dieux, mais rapprochés de nous, ils tiennent le milieu entre les dieux et les hommes (28).

Mais comment ne sont-ils pas restés impassibles ? Comment se sont-ils abaissés à une nature inférieure? Voilà une question digne d’examen. Nous avons aussi à chercher s’il n’y a aucun démon dans le monde intelligible, s’il n’y a de démons qu’ici-bas, et s’il n’y a de dieux que dans le monde intelligible. — D’abord, il y a aussi des dieux ici-bas, et le Monde est, comme nous le disons habituellement, un dieu du troisième degré : car tout être supralunaire est un dieu. Ensuite, il vaut mieux n’appeler démon aucun être qui appartienne au monde intelligible, et, si l’on y place le Démon même (αὐτοδαιμών), le regarder comme un dieu. Dans le monde sensible, tous les dieux visibles supralunaires doivent être appelés dieux du second degré ; ils sont placés au-dessous des dieux intelligibles et en dépendent comme les rayons lumineux dépendent de l’astre dont ils émanent. Comment donc définirons-nous les démons? Chaque démon est le vestige d’une âme, mais d’une âme descendue dans le monde. Pourquoi d’une âme descendue dans le monde? C’est que toute âme pure engendre un dieu, et nous avons dit précédemment [§ 4] que l’amour d’une telle âme est un dieu.

Mais pourquoi les démons ne sont-ils pas tous des amours? Ensuite, pourquoi ne sont-ils pas complètement purs de toute mati  ère?

Parmi les démons, ceux-là seuls sont des amours qui doivent leur existence au désir que l’âme a du Bien et du Beau : toutes lésâmes qui sont entrées en ce monde engendrent chacune un amour de ce genre. Quant aux autres démons, qui ne sont pas nés des âmes humaines, ils sont engendrés par les différentes puissances de l’Âme universelle pour l’utilité du Tout ; ils complètent et administrent toutes choses pour le bien général (29). L’Ame universelle devait en effet subvenir aux besoins de l’univers en engendrant les puissances démoniques qui conviennent au Tout dont elle est l’Âme. Comment les démons participent-ils à la matière et de quelle matière sont-ils formés? Cette matière n’est pas corporelle, sans quoi ils seraient des animaux sensibles. En effet, s’ils ont des corps aériens ou ignés(30), ils doivent cependant avoir eu une nature primitivement différente [de l’intelligence pure] pour être arrivés ainsi à s’unir chacun à un corps : car ce qui est tout à fait pur ne saurait s’unir immédiatement à un corps, quoique beaucoup de philosophes pensent que l’essence de tout démon, en tant que démon, est unie à un corps aérien ou igné. Mais pourquoi l’essence de tout démon est-elle unie à un corps, tandis que l’essence de tout dieu est pure, s’il n’y a dans le premier cas une cause qui produise le mélange? Quelle est donc cette cause? Il faut admettre qu’il existe une matière intelligible (31), afin que ce qui y participe vienne par son moyen s’unir à la matière sensible.

Bréhier

6. Que faut-il dire d’Éros et de sa naissance ? Il faut d’abord évidemment comprendre qui est Pénia, qui est Poros, et en quel sens de tels parents lui conviennent. Il faut évidemment aussi qu’ils conviennent aux autres démons, puisque les démons, comme tels, n’ont qu’une seule et même nature ou essence, à moins de n’avoir en commun que leur nom. Voyons donc comment nous distinguons les dieux des démons, lorsque du moins (car, souvent nous donnons à des démons le nom des dieux) nous les prenons comme deux espèces d’êtres différentes. Nous disons et nous croyons que le dieu est l’être impassible ; aux démons nous attribuons des passions ; ce sont des êtres éternels, placés à la suite des dieux, en relation avec nous, et intermédiaires entre les dieux et notre espèce. Pourquoi donc ne sont-ils pas restés impassibles ? Pourquoi cette déchéance de leur nature ? Autre question : est-ce qu’il n’y a pas du tout de démons dans le monde intelligible et n’y a-t-il de démons que dans le monde sensible, tandis que les dieux se limitent au monde intelligible, ou bien « y a-t-il des dieux ici aussi ? » Le monde n’est-il pas un dieu, le troisième dieu, comme on dit ordinairement ? Et les planètes, jusqu’à la lune, ne sont-elles pas chacune un dieu ? Il vaut mieux dire qu’il n’y a pas de démons dans le monde intelligible ; car le démon en soi, qu’on y trouve, est, lui, un dieu. Quant au monde sensible, les planètes jusqu’à la lune sont des dieux, les dieux visibles, qui viennent au second rang, après les dieux intelligibles et en conformité avec eux ; ils dépendent d’eux et sont autour d’eux comme la splendeur autour d’un astre. Et les démons ? De chaque âme venue dans le monde sensible dérive-t-il une forme, qui est son démon ? Mais pourquoi seulement à l’âme venue dans le monde ? - Parce que si une âme est pure, elle engendre un dieu, et parce que son Éros est un dieu.

Mais d’abord pourquoi les démons ne sont-ils pas tous des Éros ? De plus, pourquoi ne sont-ils pas, eux non plus, purs de toute matière ? - C’est que l’âme engendre un Éros quand elle désire le bien et le beau (et il n’y a point d’âmes dans le monde sensible qui n’engendrent ce démon), tandis que l’âme de l’univers est seule à engendrer les autres démons, et elle les engendre par des puissances très différentes ; ils amènent chaque être à sa fin et le gouvernent dans l’intérêt de l’univers. Si l’âme de l’univers suffit à cet univers, c’est qu’elle engendre des puissances démoniaques, qui correspondent à son action d’ensemble. - Mais pourquoi ces démons participent-ils à la matière ? Et à quelle matière ? - Ce n’est pas à la matière des corps ; car, alors, ils seraient des êtres vivants perceptibles aux sens. Si même ils revêtent des corps d’air ou de feu, leur nature doit être d’abord différente de ces corps, pour avoir part au corps ; un être pur ne s’unit pas immédiatement et complètement à un corps, bien que le démon comme tel soit, selon une opinion répandue, inséparable d’un corps d’air ou de feu. - En réalité les uns sont unis à un corps, les autres ne le sont pas. Pourquoi en serait-il ainsi, s’il n’y avait une cause à cette union ? Quelle est donc cette cause ? - Il nous faut supposer que c’est une matière intelligible ; un être uni à la matière intelligible arrive, par son intermédiaire, à s’unir à la matière des corps.

Guthrie

ALL GUARDIANS ARE BORN OF NEED AND ABUNDANCE.

6. To explain the nature and birth of Love, we shall have to expound the significance of his mother Need to his father Abundance, and to show how such parents suit him. We shall also have to show how such parents suit the other Guardians, for all Guardians, by virtue of their being Guardians, must have the same nature, unless, indeed, Guardians have only that name in common.

DIFFERENCE BETWEEN DEITIES AND GUARDIANS.

First, we shall have to consider the difference between deities and guardians. Although it be common to call Guardians deities, we are here using the word in that sense it bears when one says that Guardians and deities belong to different species. The deities are impassible, while the Guardians, though eternal, can experience passions; placed beneath the deities, but next to us, they occupy the middle place between deities and men.

A GUARDIAN IS THE VESTIGE OF A SOUL DESCENDED INTO THE WORLD.

But how did the Guardians not remain impassible? How did they descend to an inferior nature? This surely is a question deserving consideration. We should also inquire whether there be any Guardian in the intelligible world, whether there be Guardians only here below, and if deities exist only in the intelligible world. (We shall answer as follows.) There are deities also here below; and the world is, as we habitually say, a deity of the third rank, inasmuch as every supra-lunar being is a divinity. Next, it would be better not to call any being belonging to the intelligible world a Guardian; and if we locate the chief Guardian (the Guardian himself) in the intelligible world, we had better consider him a deity. In the world of sense, all the visible supra-lunar deities should be called second-rank deities, in that they are placed below the intelligible deities, and depend on them as the rays of light from the star from which they radiate. Last, a Guardian should be defined as the vestige of a soul that had descended into the world. The latter condition is necessary because every pure soul begets a deity, and we have already said that the love of such a soul is a deity.

WHY ALL GUARDIANS ARE NOT LOVES.

But why are not all the Guardians Loves? Further, why are they not completely pure from all matter? Among Guardians, those are Loves, which owe their existence to a soul’s desire for the good and the beautiful; therefore, all souls that have entered into this world each generate a Love of this kind. As to the other Guardians, which are not born of human souls, they are engendered by the different powers of the universal Soul, for the utility of the All; they complete and administer all things for the general good. The universal Soul, in fact, was bound to meet the needs of the universe by begetting Guardian powers which would suit the All of which she is the soul.

WHY THE GUARDIANS ARE NOT FREE FROM MATTER.

How do Guardians participate in matter, and of what matter are they formed? This their matter is not corporeal, otherwise they would be animals with sensation. In fact, whether they have aerial or fire-like bodies, they must have had a nature primitively different (from pure Intelligence) to have ultimately united each with his own body, for that which is entirely pure could not have immediately united with a body, although many philosophers think that the being of every Guardian, as guardian, is united to an air-like or fire-like body. But why is the being of every Guardian mingled with a body, while the being of every deity is pure, unless in the first case there be a cause which produces the mingling (with matter)? This cause must be the existence of an intelligible matter, so that whatever participates in it might, by its means, come to unite with sense-matter.

MacKenna

6. What then, in sum, is to be thought of Love and of his "birth" as we are told of it?

Clearly we have to establish the significance, here, of Poverty and Possession, and show in what way the parentage is appropriate: we have also to bring these two into line with the other Supernals since one spirit nature, one spirit essence, must characterize all unless they are to have merely a name in common.

We must, therefore, lay down the grounds on which we distinguish the Gods from the Celestials - that is, when we emphasize the separate nature of the two orders and are not, as often in practice, including these Spirits under the common name of Gods.

It is our teaching and conviction that the Gods are immune to all passion while we attribute experience and emotion to the Celestials which, though eternal Beings and directly next to the Gods, are already a step towards ourselves and stand between the divine and the human.

But by what process was the immunity lost? What in their nature led them downwards to the inferior?

And other questions present themselves.

Does the Intellectual Realm include no member of this spirit order, not even one? And does the Kosmos contain only these spirits, God being confined to the Intellectual? Or are there Gods in the sub-celestial too, the Kosmos itself being a God, the third, as is commonly said, and the Powers down to the Moon being all Gods as well?

It is best not to use the word "Celestial" of any Being of that Realm; the word "God" may be applied to the Essential-Celestial - the autodaimon - and even to the Visible Powers of the Universe of Sense down to the Moon; Gods, these too, visible, secondary, sequent upon the Gods of the Intellectual Realm, consonant with Them, held about Them, as the radiance about the star.

What, then, are these spirits?

A Celestial is the representative generated by each Soul when it enters the Kosmos.

And why, by a Soul entering the Kosmos?

Because Soul pure of the Kosmos generates not a Celestial Spirit but a God; hence it is that we have spoken of Love, offspring of Aphrodite the Pure Soul, as a God.

But, first what prevents every one of the Celestials from being an Eros, a Love? And why are they not untouched by Matter like the Gods?

On the first question: Every Celestial born in the striving of the Soul towards the good and beautiful is an Eros; and all the Souls within the Kosmos do engender this Celestial; but other Spirit-Beings, equally born from the Soul of the All, but by other faculties of that Soul, have other functions: they are for the direct service of the All, and administer particular things to the purpose of the Universe entire. The Soul of the All must be adequate to all that is and therefore must bring into being spirit powers serviceable not merely in one function but to its entire charge.

But what participation can the Celestials have in Matter, and in what Matter?

Certainly none in bodily Matter; that would make them simply living things of the order of sense. And if, even, they are to invest themselves in bodies of air or of fire, the nature must have already been altered before they could have any contact with the corporeal. The Pure does not mix, unmediated, with body - though many think that the Celestial-Kind, of its very essence, comports a body aerial or of fire.

But why should one order of Celestial descend to body and another not? The difference implies the existence of some cause or medium working upon such as thus descend. What would constitute such a medium?

We are forced to assume that there is a Matter of the Intellectual Order, and that Beings partaking of it are thereby enabled to enter into the lower Matter, the corporeal.


Ver online : Plotino


[1Referencia a Aristóteles, De part. anim. 1, 5, 645 a 21.