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Plotino - Tratado 50,3 (III, 5, 3) — O deus Eros nasceu da Afrodite celeste que representa a alma divina

domingo 20 de fevereiro de 2022, por Cardoso de Castro

  

Míguez

3- No podemos dudar que de una esencia provenga una hipóstasis y una esencia que, aun siendo inferior, no deja por ello de ser una esencia. Porque el alma divina es también una esencia, originada por el acto que la precede y con una vida proveniente de la esencia de los seres cuando tiende su mirada hacia ella. Esa esencia es lo primero que ve el alma; y la mira como si se tratase de su propio bien, gozando de ella y considerando su contemplación como algo no accesorio. Gracias a ese placer, gracias también a ese esfuerzo dirigido hacia su objeto y no menos a la vehemencia de la contemplación, se origina en el alma algo digno de ella y del objeto que contempla. De esa alma que mira hacia su objeto y de lo que fluye de este mismo objeto, se origina un ojo lleno de lo que ve, cual una visión acompañada de imagen, esto es, Eros, cuya denominación proviene tal vez de lo que él debe a la visión. La pasión correspondiente recibe su nombre de Eros, puesto que la sustancia es anterior a lo que no es sustancia y la palabra “amar” designa una pasión; o lo que es lo mismo, el amor dice referencia a alguna cosa, sin que pueda ser tomado absolutamente [1]. Ese es el amor del alma que está en lo alto; un amor que ve y permanece en el cielo porque es el servidor del alma y de ella nace y proviene, dándose por satisfecho con la contemplación de los dioses. Mas, esta alma, que es la primera en iluminar el cielo, se encuentra separada de la materia, y lo mismo ocurre con Eros —ello, naturalmente, aunque la llamemos alma celeste, pues también decimos que la parte mejor que se da en nosotros está separada de la materia y, sin embargo, permanece ahí—. Allí, pues, donde resida el alma pura, allí se encuentra Eros. Pero conviene que haya también un alma para el universo sensible; esa alma existe subordinada a aquélla y de su deseo nace un nuevo Eros que es como su propia vista. La Afrodita de que hablamos es el alma del mundo, pero no el alma sola y tomada en absoluto, pues de ella nace el Eros que se encuentra en el mundo y que preside los matrimonios. En tanto este amor se aplica al deseo de lo alto, mueve según eso las almas de los jóvenes que, así ordenadas, se vuelven entonces hacia el cielo de acuerdo con su propia disposición para recordar los inteligibles. Porque toda alma tiende hacia el bien, incluso el alma mezclada a la materia y perteneciente a algún cuerpo; esta alma sigue al alma superior y de ella depende.

Bouillet

III. Il est impossible de ne pas reconnaître que l’Amour est une hypostase et une essence, qui est sans doute inférieure à l’essence dont elle émane [c’est-à-dire à Vénus Uranie ou à l’Âme céleste], mais qui cependant existe en même temps. En effet, l’Âme céleste est une essence née de l’acte qui lui est supérieur [de l’Essence première], une essence vivante, émanée de l’Essence première, et attachée à la contemplation de cette Essence. Elle y trouve le premier objet de sa contemplation, elle y attache ses regards comme à son bien, et trouve dans cette vue une source de plaisir. L’objet qu’elle voit attire son attention, de telle sorte que, par le plaisir qu’elle éprouve, par l’ardeur et l’application qu’elle met à contempler son objet, elle engendre elle- même quelque chose de digne d’elle et du spectacle dont elle jouit. Ainsi, de l’attention avec laquelle l’Âme s’applique à contempler son objet et de l’émanation même de cet objet naît l’Amour, œil plein de l’objet qu’il contemple, vision unie à l’image qu’elle se forme. Aussi l’Amour (Ἔρως) semble devoir son nom à ce qu’il tient son existence de la vision (ὅρασις) [2]. L’amour, même considéré comme passion, doit son nom au même fait : car l’Amour qui est une essence est antérieur à l’amour qui n’est pas une essence. Quoique l’on dise de la passion qu’elle consiste à aimer, elle est cependant l’amour de tel objet, elle n’est pas l’Amour en prenant ce mot dans un sens absolu.

Tel est l’Amour qui est propre à la partie supérieure de l’Âme [à l’Âme céleste]. Il contemple le monde intelligible avec elle, parce qu’il en est en quelque sorte le compagnon, qu’il est né d’elle et en elle, qu’il se complaît avec elle à contempler les dieux. Or, puisque nous regardons comme séparée de la mati  ère l’Âme qui répand la première sa lumière sur le ciel, nous devons admettre que l’Amour [qui lui est lié] est également séparé de la matière. Si nous disons que cette Âme pure réside véritablement dans le ciel, c’est dans le sens où nous disons que ce qu’il y a de plus précieux en nous [l’âme raisonnable] réside dans notre corps et est cependant séparé de la matière. Cet Amour doit donc résider là seulement où réside cette Âme pure.

Mais, comme il était également nécessaire qu’au-dessous de l’Âme céleste existât l’Âme du monde [3], avec elle devait exister en même temps un autre Amour : il est aussi l’œil de cette Âme; il est né aussi de son désir. Comme cette seconde Vénus appartient à ce monde, qu’elle n’est pas l’Âme pure, ni l’Âme dans un sens absolu, elle a engendré l’Amour qui règne ici-bas et préside avec elle aux mariages [4]. En tant qu’il éprouve lui-même le désir de l’intelligible, il tourne vers l’intelligible les âmes des jeunes gens, il élève l’âme à laquelle il est uni, en tant qu’elle est naturellement disposée à avoir la réminiscence de l’intelligible. Toute âme en effet aspire au Bien, même celle qui est mêlée à la matière et qui est l’âme de tel être : car elle est attachée à l’Âme supérieure et elle en procède.

Bréhier

3. Il ne faut pas douter que d’une essence sort une hypostase ou essence, inférieure sans doute à l’essence génératrice, bien réelle pourtant. En effet l’âme divine est une essence dérivée de l’acte antérieur à elle ; elle est vivante, et sa vie dérive de l’essence des êtres, quand elle fixe fortement son regard sur l’essence première. Cette essence est, pour l’âme, le premier objet de sa vision, elle regarde vers elle comme vers son propre bien ; elle jouit de sa vision, et cette contemplation n’est point pour elle un acte accessoire. Alors, grâce à cette sorte de plaisir, à cet effort tendu vers son objet, à l’intensité de sa contemplation naît de l’âme un être digne d’elle et de l’objet qu’elle contemple. De cette âme qui tend son regard vers l’objet de sa vision et de ce qui émane de cet objet sont nés cet aeil plein de l’objet qu’il contemple, cette vision qui n’est jamais sans image, Eros, dont le nom vient peutêtre de ce qu’il doit son existence à la vision (orasis). [5] Tel est donc l’Éros de l’âme supérieure ; il voit et il reste en haut, parce qu’il est le suivant de cette âme, qu’il est né d’elle et advenu à elle, et qu’il trouve sa satisfaction à contempler les dieux. Or cette âme qui, la première, illumine le ciel, est séparée de la matière ; donc, Éros en est également séparé. (L’âme est séparée bien que nous disions, et en insistant, qu’elle est l’âme du ciel ; en nous aussi, nous disons que la partie la meilleure est séparée de la matière, et que pourtant elle est là.) Qu’Éros soit donc seulement là où réside l’âme pure. Mais il faut en outre une âme à l’univers sensible ; cette âme existe après l’âme céleste, et de son désir naît un autre Éros, qui est son regard. Cette seconde Aphrodité est l’âme du monde ; elle n’est plus l’âme seule et prise absolument ; l’Éros qu’elle engendre est l’Éros intérieur à notre monde, celui qui préside aux mariages. Pour autant qu’il s’attache au désir de l’intelligence, il émeut les âmes des jeunes gens et les fait remonter quand il s’unit à elles et quand elles ont d’elles-mêmes une disposition naturelle à se souvenir des intelligibles. Toute âme désire le bien, même celles qui sont mélangées à la matière et qui sont les âmes d’un corps particulier ; c’est parce que l’âme du monde est à la suite de l’âme céleste et dépend d’elle.

Guthrie

LOVE POSSESSES DIVINE BEING.

3. We are therefore forced to acknowledge that Love is a hypostasis and is “being,” which no doubt is inferior to the Being from which it (emanates, that is, from celestial Venus, or the celestial Soul), but which, nevertheless, still possesses “being.” In fact, that celestial Soul is a being born of the activity which is superior to her (the primary Being), a living Being, emanating from the primary Being, and attached to the contemplation thereof. In it she discovers the first object of her contemplation, she fixes her glance on it, as her good; and finds in this view a source of joy. The seen object attracts her attention so that, by the joy she feels, by the ardent attention characterizing her contemplation of its object, she herself begets something worthy of her and of the spectacle she enjoys. Thus is Love born from the attention with which the soul applies herself to the contemplation of its object, and from the very emanation of this object; and so Love is an eye full of the object it contemplates, a vision united to the image which it forms. Thus Love (Eros) seems to owe its name to its deriving its existence from vision. Even when considered as passion does Love owe its name to the same fact, for Love-that-is-a-being is anterior to Love-that-is-not-a-being. However much we may explain passion as love, it is, nevertheless, ever the love of some object, and is not love in an absolute sense.

CELESTIAL LOVE MUST ABIDE IN THE INTELLIGIBLE WITH THE CELESTIAL SOUL.

Such is the love that characterizes the superior Soul (the celestial Soul). It contemplates the intelligible world with it, because Love is the Soul’s companion, being born of the Soul, and abiding in the Soul, and with her enjoys contemplation of the divinities. Now as we consider the Soul which first radiates its light on heaven as separate from matter, we must admit that the love which is connected with her, is likewise separate from matter. If we say that this pure Soul really resides in heaven, it is in the sense in which we say that that which is most precious in us (the reasonable soul) resides in our body, and, nevertheless, is separate from matter. This love must, therefore, reside only there where resides this pure Soul.

THERE IS A LOWER LOVE, CORRESPONDING TO THE WORLD-SOUL.

But as it was similarly necessary that beneath the celestial Soul there should exist the world-Soul, there must exist with it another love, born of her desire, and being her eye. As this Venus belongs to this world, and as it is not the pure soul, nor soul in an absolute sense, it has begotten the Love which reigns here below, and which, with her, presides over marriages. As far as this Love himself feels the desire for the intelligible, he turns towards the intelligible the souls of the young people, and he elevates the soul to which he may be united, as far as it is naturally disposed to have reminiscence of the intelligible. Every soul, indeed, aspires to the Good, even that soul that is mingled with matter, and that is the soul of some particular being; for it is attached to the superior Soul, and proceeds therefrom.

MacKenna

3. That Love is a Hypostasis [a "Person"] a Real-Being sprung from a Real-Being - lower than the parent but authentically existent - is beyond doubt.

For the parent-Soul was a Real-Being sprung directly from the Act of the Hypostasis that ranks before it: it had life; it was a constituent in the Real-Being of all that authentically is - in the Real-Being which looks, rapt, towards the very Highest. That was the first object of its vision; it looked towards it as towards its good, and it rejoiced in the looking; and the quality of what it saw was such that the contemplation could not be void of effect; in virtue of that rapture, of its position in regard to its object, of the intensity of its gaze, the Soul conceived and brought forth an offspring worthy of itself and of the vision. Thus; there is a strenuous activity of contemplation in the Soul; there is an emanation towards it from the object contemplated; and Eros is born, the Love which is an eye filled with its vision, a seeing that bears its image with it; Eros taking its name, probably, from the fact that its essential being is due to this horasis, this seeing. Of course Love, as an emotion, will take its name from Love, the Person, since a Real-Being cannot but be prior to what lacks this reality. The mental state will be designated as Love, like the Hypostasis, though it is no more than a particular act directed towards a particular object; but it must not be confused with the Absolute Love, the Divine Being. The Eros that belongs to the supernal Soul must be of one temper with it; it must itself look aloft as being of the household of that Soul, dependent upon that Soul, its very offspring; and therefore caring for nothing but the contemplation of the Gods.

Once that Soul which is the primal source of light to the heavens is recognized as an Hypostasis standing distinct and aloof it must be admitted that Love too is distinct and aloof though not, perhaps, so loftily celestial a being as the Soul. Our own best we conceive as inside ourselves and yet something apart; so, we must think of this Love - as essentially resident where the unmingling Soul inhabits.

But besides this purest Soul, there must be also a Soul of the All: at once there is another Love - the eye with which this second Soul looks upwards - like the supernal Eros engendered by force of desire. This Aphrodite, the secondary Soul, is of this Universe - not Soul unmingled alone, not Soul, the Absolute, giving birth, therefore, to the Love concerned with the universal life; no, this is the Love presiding over marriages; but it, also, has its touch of the upward desire; and, in the degree of that striving, it stirs and leads upwards the Souls of the young and every Soul with which it is incorporated in so far as there is a natural tendency to remembrance of the divine. For every Soul is striving towards The Good, even the mingling Soul and that of particular beings, for each holds directly from the divine Soul, and is its offspring.


Ver online : Plotino


[1Cf. lo que se dice en el Banquete, 199 d.

[2Cette étymologie inadmissible du mot ἔρως semble cependant moins arbitraire que celle que Platon en donne : « L’amour s’appelle ἔρως parce que son cours n’a pas son origine dans celui qui l’éprouve, mais qu’il vient du dehors en s’introduisant par les yeux ; par celte raison on l’appelait jadis ἔρσος, de ἐρσεῖν, couler dans : car l’ο se prononçait bref; en le faisant long, nous avons aujourd’hui ἔρως » (Cratyle, p. 420; t. XI, p. 102, tr. fr.)

[3Pour la distinction que Plotin établit ici entre les deux parties de l’Âme, savoir, l’Âme supérieure ou céleste, et l’Âme inférieure ou engagée dans le monde, Voy. Enn. Il, liv. m, § 17, 18; t. I, p. 191-193.

[4Sur les ceux Vénus et les deux Amours, Voy. l’Ennéade V (liv. VIII, § 13) et l’Ennéade VI (liv. IX, § 9). Voy. aussi M. Creuzer, Religions de l’antiquité, t. II, liv. VI, ch. 5, et t. III, liv. VII, ch. 6, trad. de M. Guigniaut.

[5D’Éros tire son nom la manière d’être correspondante, aimer (érân), puisque la substance est antérieure à la manière d’être qui n’est pas substance, et puisque le mot aimer désigne une manière d’être. D’ailleurs, on a toujours l’amour de telle ou telle chose, le mot amour ne peut être pris absolument.