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Plotino - Tratado 48,3 (III, 3, 3) — Não se deve culpar nem o produtor nem o produto

terça-feira 24 de maio de 2022, por Cardoso de Castro

  

Míguez

3-He aquí que si soy libre de elegir tal o cual cosa, mi elección concuerda con el orden universal; por lo cual tú no eres algo episódico en el universo y entras en la cuenta con tu verdadero ser. Pero, ¿de dónde viene que sea lo que soy? Hay sobre esto dos cuestiones que la razón trata de resolver: la una, si hemos de referir la causa del carácter de cada uno a ese ser productor, caso de que lo haya; y la otra, si hemos de referirnos a nosotros mismos como tal ser producido [1]. En general, no ha de acusarse a nadie de no haber dado la sensación a las plantas o de que los demás animales no dispongan de la razón, como la tienen los hombres. Porque, en este caso, también podríamos preguntarnos por qué los hombres no son como los dioses. No sería lógico, en efecto, que dejásemos de acusar a los seres mismos, o a su autor, y que, en cambio, al tratarse del hombre, nos quejásemos de que no sea mejor. Pues, si verdaderamente hubiese podido ser mejor, el bien que le falta o tendría que depender de él, y él mismo sería la causa de no habérselo dado, o, si así no fuese, habría de atribuirse a su autor, que hubiese podido concedérselo. Absurdo parece, sin embargo, pedir para el hombre algo más de lo que se le ha dado, y extender igualmente la petición para los demás animales y para las plantas. Porque no conviene preguntarse si un ser es inferior a otro, sino si tal como es, se basta a sí mismo; ya que en verdad, todos los seres no han de ser iguales.

Pero, ¿hemos de atribuir la desigualdad a la libre decisión del autor de todas las cosas? De ninguna manera, ya que está de acuerdo con la naturaleza el que todas las cosas sean como son. La razón del universo es consecuencia del alma universal, y esta alma lo es a su vez de la inteligencia; pero la inteligencia no es un solo ser, sino que comprende todos los seres y, por consiguiente, varios seres. Si se dan, pues, varios seres, no todos serán los mismos; unos, necesariamente, ocuparán el primer lugar, otros el segundo, y así de manera sucesiva según convenga a cada uno. Por otra parte, los seres vivos no cuentan solamente con almas, sino más bien con almas disminuidas que, en la procesión, han perdido sus rasgos característicos. La razón del ser vivo, aun siendo un alma, es en verdad un alma diferente a aquella de la que proviene; pues es claro que el conjunto de las razones va debilitándose a medida de su inclinación a la materia, y así lo que ellas producen se hace cada vez menos perfecto. Considérese realmente a cuánta distancia se encuentra ya este producto, el cual, sin embargo, es una cosa maravillosa. Ahora bien, del hecho de que sea imperfecto no se sigue que lo sea también su autor, pues éste es muy superior a todo lo producido por él. Demos, por tanto, de lado a las acusaciones formuladas y admirémonos sobre todo lo que él ofrece a lo que viene a continuación, así como de las huellas que él nos ha legado. Si, por otra parte, ha dado a los seres más de lo que éstos pueden tener, mucho mejor aún; de tal modo que la culpabilidad ha de recaer sobre las criaturas producidas, ya que su parte más importante es la que reciben de la providencia.

Bouillet

[3] Quoique je sois maître de prendre une détermination ou une autre, cependant ma détermination entre dans le plan de l’univers, parce que ma nature n’a pas été introduite après coup dans ce plan et que je m’y trouve compris avec mon caractère (06). Mais d’où vient mon caractère? Il y a ici deux points à considérer : faut-il chercher la cause du caractère de chaque homme dans celui qui l’a formé ou dans cet homme même? ou bien faut-il renoncer à en chercher la cause? Oui, sans doute, il y faut renoncer (07) : on ne demande pas en effet pourquoi les plantes ne sentent pas, pourquoi les animaux ne sont pas des hommes; ce serait demander pourquoi les hommes ne sont pas des dieux. Si, pour les plantes et les animaux, on a raison de n’accuser ni ces êtres mêmes, ni la puissance qui les a faits, comment aurait-on le droit de se plaindre de ce que les hommes n’ont pas une nature plus parfaite? Si l’on dit qu’ils pouvaient être meilleurs, ou bien l’on veut parler des qualités que chacun d’eux est capable d’acquérir par lui-même; et alors il ne faut blâmer que celui qui ne les a pas acquises( 08) ou l’on parle de celles qu’il devait tenir, non de lui-même, mais du Créateur, et alors il est aussi absurde de réclamer pour l’homme plus de qualités qu’il n’en a reçu qu’il le serait de le faire pour les plantes et les animaux (09). Ce qu’il faut examiner, ce n’est pas si un être et inférieur à un autre, mais s’il est complet ben son genre : car il est nécessaire qu’il ait des inégalités naturelles. Est-ce par la volonté du principe qui a tout réglé qu’il y a des inégalités? Non; c’est parce que selon la nature il doit en être ainsi (10).

La Raison de l’univers procède en effet de l’Ami universelle; et celle-ci à son tour procède de l’Intelligence. L’Intelligence n’est pas un être particulier ; elle est tous les êtres [intelligibles] (11), et tous les êtres forment une pluralité; or, s’il y a pluralité d’êtres, il doit se trouver des différences entre eux, il doit y avoir des êtres qui occupent le premier, le deuxième ou le troisième rang. Il en résulte que les âmes des animaux qui sont engendrés, au lieu de posséder la plénitude de leur essence, sont imparfaites et semblent s’être affaiblies par leur procession. En, effet, la raison [génératrice] de l’animal, quoiqu’elle soit animée, est une autre âme que celle dont procède la Raison universelle. Cette Raison elle-même perd de son excellence en descendant dans la mati  ère, et ce qu’elle produit est moins parfait. Considère combien la créature est éloignée du Créateur, et combien cependant elle est encore une oeuvre admirable. Mais Il ne faut pas attribuer au Créateur les caractères de la créature : car le principe est supérieur à ce qu’il produit, il est parfait; et [au lieu de nous plaindre] il faut bien plutôt admirer qu’il ait communiqué quelques traces de sa puissance aux êtres qui dépendent de lui, S’il leur a donné plus qu’ils ne sauraient garder, nous n’en avons que plus de motifs d’être satisfaits ; évidemment nous ne pouvons accuser que les créatures [de leur imperfection], et les dons de la Providence sont surabondants.

Bréhier

3. Pourtant je suis maître de choisir tel ou tel parti. - Mais ton choix se trouve dans l’ordre universel, tu n’es pas un hors-d’oeuvre introduit après coup dans l’univers ; tel que tu es, tu y fais nombre. - Mais d’où vient que je suis tel ? - Il y a, sur ce point, deux questions à résoudre : faut-il rapporter la cause du caractère particulier de chacun de nous à l’être qui nous a produits, s’il y en a un, ou à nous-mêmes qui sommes produits ? Ou plutôt d’une manière générale il ne faut accuser personne, pas plus qu’on n’accuse personne de n’avoir pas donné la sensation aux plantes, ni la raison humaine aux bêtes ; autant vaut demander pourquoi les hommes ne sont pas des dieux. Pourquoi, dans ces derniers cas, n’est-il pas raisonnable d’accuser les êtres eux-mêmes ou leur auteur, et pourquoi serait-il raisonnable, dès qu’il s’agit de l’homme, de se plaindre qu’il n’est pas mieux qu’il n’est ? Est-ce parce qu’il aurait pu être mieux ? Mais, ou ce bien additionnel dépendait de lui, et alors il est responsable de ne pas se l’être donné, ou il ne dépendait pas de lui, mais de son auteur qui aurait dû le lui adjoindre ; mais il est aussi absurde d’exiger pour l’homme plus qu’il ne lui a été donné que d’avoir pareille exigence pour les bêtes ou pour les plantes. Il ne faut pas demander si un être est inférieur à un autre, mais si, tel qu’il est, il est complet par lui-même; il ne faut pas que tous les êtres soient égaux. Cette inégalité résulte-t-elle de la volonté de celui qui a proportionné toutes choses ?-Nullement ; il est conforme à la nature que les choses soient ainsi. La raison de l’univers suit de l’âme universelle, et cette âme suit de l’intelligence ; or l’intelligence n’est pas un seul être ; elle est tous les êtres, et par conséquent plusieurs êtres ; s’il y a plusieurs êtres, ils ne sont pas les mêmes, et il doit y avoir des êtres de premier rang, de second rang et ainsi de suite selon leur dignité. De plus les êtres vivants engendrés ne sont pas simplement des âmes, mais des diminutifs des âmes, dont les traits s’effacent en quelque sorte, à mesure qu’elles procèdent. La raison spermatique de l’être vivant, en effet, bien qu’elle soit douée d’une âme, est une âme différente de celle dont elle procède ; l’ensemble de ces raisons s’amoindrit, à mesure qu’elles tendent vers la matière, et leur produit est de moins en moins parfait. Considérez à quelle distance ce produit est de son principe ; et pourtant, c’est une merveille ! Donc, si le produit est imparfait, il ne s’ensuit pas que son auteur est aussi imparfait ; il est bien supérieur à tout ce qu’il produit ; ne l’accusons donc pas, et admirons plutôt les dons qu’il a faits aux êtres qui viennent après lui, et les traces de luimême qu’il y a laissées. Et s’il leur a donné plus qu’ils ne peuvent posséder, soyons encore plus satisfaits. Ainsi la responsabilité semble bien retomber sur les créatures ; ce qui leur vient de la providence est trop bon pour elles.

Guthrie

WE CANNOT QUESTION OUR ORDER IN THE HIERARCHY OF NATURE.

3. Although I am able to make any desired decision, nevertheless my decision enters into the plan of the universe, because my nature has not been introduced into this plan subsequently; but it includes me and my character. But whence originates my character? This includes two points: is the cause of any man’s character to be located in Him who formed him, or in that man himself? Must we, on the other hand, give up seeking its cause? Surely: just as it is hopeless to ask why plants have no sensation, or why animals are not men; it would be the same as asking why men are not gods. Why should we complain that men do not have a more perfect nature, if in the case of plants and animals nobody questions or accuses either these beings themselves, nor the power which has made them? (This would be senseless, for two reasons): if we say that they might have been better, we are either speaking of the qualities which each of them is capable of acquiring by himself; and in this case we should blame only him who has not acquired them—or, we are speaking of those qualities which he should derive not from himself, but from the Creator, in which case it would be as absurd to claim for man more qualities than he has received, than it would be to do so in the case of plants or animals. What we should examine is not if one being be inferior to another, but if it be complete within its own sphere; for evidently natural inequalities are unavoidable. This again depends on conformity to nature, not that inequalities depend on the will of the principle which has regulated all things.

THE CAUSE OF OUR IMPERFECTIONS IS DISTANCE FROM THE SUPREME.

The Reason of the Universe, indeed, proceeds from the universal Soul; and the latter, in turn, proceeds from Intelligence. Intelligence, however, is not a particular being; it consists of all (intelligible beings), and all the beings form a plurality. Now, a plurality of being implies mutual differences between them, consisting of first, second and third ranks. Consequently, the souls of engendered animals are rather degradations of souls, seeming to have grown weaker by their procession. The (generating) reason of the animal, indeed, although it be animated, is a soul other than that from which proceeds universal Reason. This Reason itself loses excellence in the degree that it hastens down to enter into matter, and what it produces is less perfect. Nevertheless, we may well consider how admirable a work is the creature, although it be so far distant from the creator. We should, therefore, not attribute to the creator the (imperfections of the) creature; for any principle is superior to its product. So we may assert that (the principle even of imperfect things) is perfect; and, (instead of complaining), we should rather admire His communication of some traits of His power to beings dependent from Him. We have even reason to be more than grateful for His having given gifts greater than they can receive or assimilate; and as the gifts of Providence are superabundant, we can find the cause (of imperfection) only in the creatures themselves.

MacKenna

3. For, even though the I is sovereign in choosing, yet by the fact of the choice the thing done takes its place in the ordered total. Your personality does not come from outside into the universal scheme; you are a part of it, you and your personal disposition.

But what is the cause of this initial personality?

This question resolves itself into two: are we to make the Creator, if Creator there is, the cause of the moral quality of the individual or does the responsibility lie with the creature?

Or is there, perhaps, no responsibility? After all, none is charged in the case of plants brought into being without the perceptive faculties; no one is blamed because animals are not all that men are - which would be like complaining that men are not all that gods are. Reason acquits plant and animal and, their maker; how can it complain because men do not stand above humanity?

If the reproach simply means that Man might improve by bringing from his own stock something towards his betterment we must allow that the man failing in this is answerable for his own inferiority: but if the betterment must come not from within the man but from without, from his Author, it is folly to ask more than has been given, as foolish in the case of man as in plant and animal.

The question is not whether a thing is inferior to something else but whether in its own Kind it suffices to its own part; universal equality there cannot be.

Then the Reason-Principle has measured things out with the set purpose of inequality?

Certainly not: the inequality is inevitable by the nature of things: the Reason-Principle of this Universe follows upon a phase of the Soul; the Soul itself follows upon an Intellectual Principle, and this Intellectual Principle is not one among the things of the Universe but is all things; in all things, there is implied variety of things; where there is variety and not identity there must be primals, secondaries, tertiaries and every grade downward. Forms of life, then, there must be that are not pure Soul but the dwindling of Souls enfeebled stage by stage of the process. There is, of course, a Soul in the Reason-Principle constituting a living being, but it is another Soul [a lesser phase], not that [the Supreme Soul] from which the Reason-Principle itself derives; and this combined vehicle of life weakens as it proceeds towards matter, and what it engenders is still more deficient. Consider how far the engendered stands from its origin and yet, what a marvel!

In sum nothing can secure to a thing of process the quality of the prior order, loftier than all that is product and amenable to no charge in regard to it: the wonder is, only, that it reaches and gives to the lower at all, and that the traces of its presence should be so noble. And if its outgiving is greater than the lower can appropriate, the debt is the heavier; all the blame must fall upon the unreceptive creature, and Providence be the more exalted.


Ver online : Plotino


[1Cf. Platón, Timeo, 42 c 97