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Plotino - Tratado 36,7 (I, 5, 7) — Sexta dificuldade

domingo 12 de junho de 2022, por Cardoso de Castro

  

Igal

7. —Pero si no hay que tener en cuenta más que lo presenté sin sumarlo con lo pasado, ¿por qué no hacemos lo mismo en el caso del tiempo, sino que, sumando el pasado con el presente, decimos que es mayor? ¿Por qué, pues, no hemos de decir que la felicidad es tan grande como el tiempo transcurrido? Y así, podemos dividir la felicidad de acuerdo con las divisiones del tiempo. Además, si medimos la felicidad por el presente, la haremos indivisible.

—No, el tiempo no es absurdo contarlo, aunque ya no exista, puesto que podemos contar el número de las cosas existidas pero ya no existentes, por ejemplo el de los muertos. En cambio, es absurdo decir que la felicidad que ya no existe esté presente y sea mayor que la presente. La felicidad exige estar junta [1], mientras que un tiempo de mayor duración que el presente exige dejar de existir. Y, en general, la prolongación del tiempo comporta dispersión de una unidad que existe en el presente. Y por eso se dice con razón que el tiempo es una «imagen de la eternidad» [2], porque trata de desvanecer en su propia dispersión lo permanente de aquélla. De ahí que, si esa imagen le quita a la eternidad lo que en ésta hubiera habido de permanente y se lo apropia, lo destruye [3]: queda a salvo por un momento y en cierto modo gracias a la eternidad; pero perece si pasa a estar del todo en la imagen [4]. Y así, puesto que la felicidad está en la vida buena, es evidente que hay que ponerla en la vida misma del Ser, porque ésta es la más eximia [5]. Luego no debe ser numerada con el tiempo, sino con la eternidad. Ahora bien, la eternidad no debe ser ni mayor, ni menor ni de extensión alguna, sino lo determinado, lo inextenso y lo intemporal. Y, por tanto, no hay que hacer coincidir el Ser con el no-ser, ni el tiempo ni lo perpetuamente temporal con la eternidad, ni hay que extender lo inextenso, sino tomarlo todo entero, si lo tomas alguna vez, tomando no lo indiviso del tiempo [6], sino la vida de la eternidad, la que no consta de una serie de tiempos, sino que existe toda junta desde todo tiempo [7].

Bouillet

[7] Mais, s’il ne faut [quand il s’agit du bonheur] considérer que le présent sans tenir compte du passé, pourquoi ne faisons-nous pas de même quand il s’agit du temps? Pourquoi disons-nous au contraire que, quand on additionne le passé avec le présent; le temps en devient plus long? Pourquoi ne disons-nous pas aussi que plus le temps est long, plus le bonheur est grand?

C’est qu’ainsi nous appliquerions au bonheur les divisions du temps ; or c’est précisément pour montrer que le bonheur est indivisible que nous ne lui donnons pas d’autre mesure que le présent. Il est raisonnable de compter le passé quand on apprécie le temps, comme on tient compte des choses qui ne sont plus, des morts par exemple; mais il ne le serait pas de comparer sous le rapport de la durée le bonheur passé au bonheur présent, parce que ce serait faire du bonheur une chose accidentelle et temporaire. Quelle que soit la longueur du temps qui a pu précéder le présent, tout ce qu’on en peut dire, c’est qu’il n’est plus. Tenir compte de la durée quand on parle du bonheur, c’est vouloir disperser et fractionner ce qui est un et indivisible, ce qui n’existe que dans le présent. Aussi dit-on avec raison que le temps, image de l’Éternité; semble en faire évanouir la permanence en la dispersant comme lui (04). Ôtez à l’éternité la permanence, elle s’évanouit en tombant dans le temps, parce qu’elle ne peut subsister que dans la permanence. Or comme la félicité consiste à jouir de la vie qui est bonne, c’est-à-dire, de celle qui est propre à l’Être [en soi] parce qu’il n’en est point de meilleure, elle doit avoir pour mesures au lieu du temps, l’éternité même, le principe qui n’admet ni plus ni moins, qu’on ne peut comparer à aucune longueur, dont l’essence est d’être indivisible, supérieur au temps. On ne doit donc pas confondre l’être avec le non-être, l’éternité avec le temps, le perpétuel avec l’éternel, ni prêter de l’extension à l’indivisible. Si l’on embrasse l’existence de l’Être [en soi], il faut qu’on l’embrasse tout entière, qu’on la considère non comme la perpétuité. du temps, mais comme la vie même de l’éternité, vie qui, au (lieu de se composer d’une suite de siècles, est tout entière depuis tous les siècles.

Bréhier

7. - Pourquoi, s’il faut considérer le présent seul et ne pas faire entrer en compte le passé, ne faisons-nous pas la même chose dans le cas du temps ? En additionnant le passé au présent, le temps, disons-nous, en devient plus grand. Pourquoi donc ne dirions-nous pas que le bonheur grandit comme le temps ? - L’on diviserait ainsi le bonheur selon les mêmes divisions que le temps ; et, inversement, en le mesurant par l’instant présent, on montrera qu’il est indivisible. Quant au temps, il n’est pas absurde de compter celui qui n’est plus ; on peut évaluer le nombre des êtres passés et qui n’existent plus, par exemple, le nombre des morts : mais il est absurde de dire que le bonheur qui n’existe plus est encore, et qu’il est plus grand que le bonheur présent.

[L’auteur] juge que le bonheur est une réalité effective ; or le temps qui est au-delà de l’instant présent, c’est ce qui n’existe plus. D’une manière générale, il veut que ce surplus de durée ne fasse que disperser une unité qui existe tout entière dans l’instant présent. C’est pourquoi le temps mérite d’être appelé image de l’éternité ; l’âme, dans la partie d’elle-même qui se disperse dans le temps, s’efforce de faire disparaître la permanence de son modèle intelligible ; déchue de l’éternité, retranchant la partie d’elle-même qui reste dans le monde intelligible, ne dépendant plus que d’elle seule, elle perd toute permanence ; jusque-là, cette permanence était conservée grâce à son modèle intelligible ; elle est perdue, si tout, dans l’âme, est en devenir. Puisque le bonheur est dans la vie qui est bonne, il faut évidemment le placer dans la vie de l’Être, qui est la meilleure des vies. Il ne faut pas mesurer cette vie par le temps mais par l’éternité : il n’y a pas là de plus ni de moins ; l’éternité n’a pas de longueur ; elle est l’être tel quel, inétendu et intemporel. Il ne faut pas joindre l’être au non-être, le temps à l’éternité, les choses éternelles aux choses temporelles ; il ne faut pas étendre l’inétendu : il faut le prendre dans son ensemble ; le prendre ainsi, c’est prendre non pas un instant indivisible dans le temps, mais la vie éternelle, non pas la vie composée de nombreuses périodes de temps, mais celle qui les contient toutes à la fois.

Guthrie

AS ADDITION IS POSSIBLE WITH TIME, WHY CANNOT HAPPINESS INCREASE?

7. It might be objected that it is inconsistent to consider the present only, exclusive of the past (as in the case of happiness), when we do not do so in respect of time. For the addition of past to present unquestionably lengthens time. If then we may properly say that time becomes longer, why may we ’not say the same of happiness?—Were we to do so, we would be applying happiness to divisions of time, while it is precisely to bring out the indivisibility of happiness that it is considered to be measured by the present exclusively. While considering time, in respect of things that have vanished, such as, for instance, the dead, it is perfectly reasonable to reckon the past; but it would be unreasonable to compare past happiness with present happiness in respect to duration, because it would be treating happiness as something accidental and temporary. Whatever might be the length of time that preceded the present, all that can be said of it is, that it is no more. To regard duration while considering happiness is to try to disperse and. fraction something that is one and indivisible, something that exists only in the present. That is why time lis called an image of eternity, inasmuch as it tends to destroy eternity’s permanence through its own dispersion. By abstracting permanence from eternity, and appropriating it, time destroys eternity; for a short period, permanence may survive in association with time; but as soon as it becomes fused with it, eternity perishes. Now as happiness consists in the enjoyment of a life that is good, namely in that which is proper to Essence (in itself), because none better exists, it must, instead of time, have, as a measure, eternity itself, a principle which admits neither increase nor diminution, which cannot be compared to any length, whose nature it is to be indivisible, and superior to time. No comparison, therefore, should be instituted between essence and non-essence, eternity and time, the perpetual and the eternal; nor should extension be predicated of the indivisible. If we regard existence of Essence in itself, it will be necessary to regard it entire; to consider it, not as the perpetuity of time, but as the very life of eternity, a life which instead of consisting of a series of centuries, exists entire since all centuries.

MacKenna

7. But if we are to consider only the present and may not call in the past to make the total, why do we not reckon so in the case of time itself, where, in fact, we do not hesitate to add the past to the present and call the total greater? Why not suppose a quantity of happiness equivalent to a quantity of time? This would be no more than taking it lap by lap to correspond with time-laps instead of choosing to consider it as an indivisible, measurable only by the content of a given instant.

There is no absurdity in taking count of time which has ceased to be: we are merely counting what is past and finished, as we might count the dead: but to treat past happiness as actually existent and as outweighing present happiness, that is an absurdity. For Happiness must be an achieved and existent state, whereas any time over and apart from the present is nonexistent: all progress of time means the extinction of all the time that has been.

Hence time is aptly described as a mimic of eternity that seeks to break up in its fragmentary flight the permanence of its exemplar. Thus whatever time seizes and seals to itself of what stands permanent in eternity is annihilated- saved only in so far as in some degree it still belongs to eternity, but wholly destroyed if it be unreservedly absorbed into time.

If Happiness demands the possession of the good of life, it clearly has to do with the life of Authentic-Existence for that life is the Best. Now the life of Authentic-Existence is measurable not by time but by eternity; and eternity is not a more or a less or a thing of any magnitude but is the unchangeable, the indivisible, is timeless Being.

We must not muddle together Being and Non-Being, time and eternity, not even everlasting time with the eternal; we cannot make laps and stages of an absolute unity; all must be taken together, wheresoever and howsoever we handle it; and it must be taken at that, not even as an undivided block of time but as the Life of Eternity, a stretch not made up of periods but completely rounded, outside of all notion of time.


Ver online : Plotino


[1Es decir, no disgregada en partes sucesivas, como lo está el tiempo. No hace falta enmendar el texto (contra Henry-Schwyzer, t- III, pág. 354).

[2Platón, Timeo 37 d 5.

[3Si la felicidad pasara del dominio de la eternidad al del tiempo, dejaría de ser permanente y, en consecuencia, dejaría de ser la verdadera felicidad.

[4Si la felicidad pasara a estar del todo en la imagen (i. e., en el tiempo, imagen de la eternidad), sería, lo mismo que el tiempo, un continuo fluente y sucesivo.

[5La felicidad, como vida perfecta (cf. I 4), corresponde a título primario al Ser eterno de la segunda Hipóstasis.

[6Lo indiviso del tiempo es el «instante»; pero la indivisión del instante, como la del punto, es muy distinta de la indivisión de lo eterno, porque el instante y el punto son resultado de una abstracción.

[7Al decir «desde todo tiempo», quiere decir «desde siempre»: la eternidad transciende el tiempo.