Página inicial > Oriente > Tao > Matgioi (VR:141-144) – a aura das vontades individuais

LA VOIE RATIONNELLE

Matgioi (VR:141-144) – a aura das vontades individuais

V - AS AÇÕES E REAÇÕES CONCORDANTES

segunda-feira 22 de novembro de 2021, por Cardoso de Castro

      

MATGIOI  . La Voie rationnelle  . Paris: Éditions Traditionnelles, 1941, p.

      

original

L’aura des volontés individuelles de l’homme est la somme des projections extérieures de tous ses actes raisonnés ; elle est comme une atmosphère enveloppante qui entoure immédiatement chaque individu, s’adapte à lui, et reçoit impression de tous ses mouvements réfléchis. Cette aura n’existe qu’avec l’individualité humaine -ce fragment de notre personnalité — et que par elle ; elle prend naissance, non pas même avec l’individu, mais avec son premier acte, qui ne coïncide pas nécessairement avec sa naissance ; elle s’augmente et s’alimente continuellement, tout le long de la vie humaine, à chacune des inflexions raisonnées de l’individu ; elle lui est spéciale, et ne saurait s’adapter à aucun autre individu de l’espèce ; elle ne vit que par émissions successives de la source qui lui donne l’existence  , la volonté individuelle, et les actes conséquentiels ; elle ne saurait donc subsister après la disparition de son origine, pas plus que la flamme après que la source de lumière est tarie.

Mais, si la contingence originelle de cette aura lui fait de telles limitations de temps et d’ espace, elle lui fait aussi certaines conditions de résonance et de rétroaction. La volonté de l’individu, seule génératrice de cette aura spéciale, y constitue la somme immatérielle de ses efforts et de ses directions ; elle y fait une création secondaire, qui est son œuvre propre et exclusive, et dont elle se trouve donc directement et complètement responsable. Cette aura, avec ses limitations, est l’image propre, et l’exacte représentation des responsabilités encourues par la relative indépendance humaine. Elle vêt l’individu d’une couche dynamique plus ou moins dense, plus ou moins bénéfique, suivant l’intensité et les directions des actions volontaires dont elle est issue et dont tous les jours elle se dégage et s’augmente. Sur ce plan d’énergie mentale, elle est donc similaire de l’aura nerveuse qui se meut, suivant d’autres lois, dans notre atmosphère psychique, et que les vieux imagiers représentent, autour du corps et spécialement de la tête, comme un nimbe enveloppant et lumineux. Retenons précieusement cette situation ; elle éclaire le plus profond et le plus souvent répété des préceptes du Tao  ïsme.

D’autre part, l’aura psychique universelle est le lieu où se rencontrent, se pénètrent, s’influencent toutes les énergies fluidiques immatérielles ou pseudoimmatérielles (car qui peut dire où finit la mati  ère, et si même elle commence et finit quelque part) [1] provenant des actions de toutes sortes émises par toutes les sources concevables (raisons humaines, actions cosmiques ou chimiques même, mouvements animaux, etc., etc.). Cette atmosphère énergique n’est cependant pas constituée par toutes ces énergies diverses totalisées ; elle n’est pas un total ni une entité ; elle est un lieu (à la façon des lieux géom  étriques). Elle est impersonnelle ; elle est l’image inférieure du Grand Tout énergétique dont l’Être se déploie dans l’acte et le mouvement universels [2]. Réceptacle de toutes forces, la moindre de celles qui y pénètrent change les dispositions et les mouvements de celles qu’elle y trouve ; et elle reçoit d’elles en réaction et en pression l’équivalent de ce qu’elle apporte en actions et en impressions. Mais ici (et on le sent profondément au caractère cosmique et universel du milieu) la volonté humaine n’est pour rien ; l’indépendance et l’action humaines sont nulles ; la valeur et la responsabilité de l’acte humain sont égales à zéro. Le phénomène d’énergie cosmique se poursuit rigidement, logiquement, inévitablement, et celui qui l’a, d’un autre monde ou du fonds d’une individualité, déclenché, ignore non seulement les conditions, mais l’existence même de cette émission, nécessaire, mais anonyme, et n’en est donc ni l’auteur ni le témoin. La chose humaine ne saurait émerger du domaine humain, ni revêtir des qualités qui ne sont pas de la nature humaine. Ce qui est hors de notre intelligence et de notre condition, est au-dessus de notre intention et de notre mérite. On ne saurait trop appuyer là-dessus, surtout dans le monde occidental, où la vanité nous a fait supposer notre valeur et notre responsabilité égales à la valeur et à la volonté même de l’Infini.

tradução

A aura das vontades individuais do homem   é a soma das projeções exteriores de todos os seus atos razoados; ela é como uma atmosfera envelopante que cerca imediatamente cada indivíduo  , adapta-se a ele, e recebe a impressão   de todos os seus movimentos refletidos. Esta aura não existe senão com a individualidade humana – este fragmento de nossa personalidade – e senão por ela; ela nasce, nem mesmo com o indivíduo, mas com seu primeiro ato, que não coincide necessariamente com seu nascimento; ela se aumenta e se alimenta continuamente, ao longo da vida humana, a cada uma das inflexões razoadas do indivíduo; ela lhe é especial, e não poderia adaptar-se a nenhum outro indivíduo da espécie; ela não vive senão pelas emissões sucessivas da fonte que lhe deu existência, a vontade individual e os atos consequenciais; logo ela não poderia subsistir após a desaparição de sua origem, assim como a chama, depois que a fonte   de luz cessou.

Mas, se a contingência original desta aura lhe confere tais limitações de tempo e espaço, ela lhe fornece também certas condições de ressonância e de retroação. A vontade do indivíduo, única geratriz desta aura particular, constitui nele a soma imaterial de seus esforços e de suas direções; ela gera nele uma criação secundária, que é sua obra própria e exclusiva, e à qual ela se encontra direta e completamente responsável. Esta aura, com suas limitações, é a imagem própria e a exata representação das responsabilidades incorridas pela relativa independência humana. Ela veste   o indivíduo com uma camada din  âmica mais ou menos densa, mais ou menos benéfica, segundo a intensidade e as direções das ações voluntárias das quais ela veio e da qual todos os dias ela se desprende e se aumenta. Sobre este plano de energia mental  , ela é portanto similar à aura nervosa que se move, segundo outras leis, em nossa atmosfera psíquica, e que os velhos imaginários representam, ao redor do corpo e especialmente da cabeça, como uma nuvem envolvente e luminosa. Guardemos preciosamente esta situação: ela esclarece o mais profundo e mais repetido dos preceitos do Taoísmo.

Por outro lado, a aura psíquica universal   é o lugar onde se encontram, se penetram, se influenciam mutuamente todas as energias fluídicas imateriais ou pseudo-imateriais (pois ninguém pode dizer onde começa a matéria, ou mesmo se ela começa e acaba em algum ponto) provindas das ações de todos os tipos emitidas por todas as fontes concebíveis (razões humanas, ações cósmicas ou mesmo químicas, movimentos animais  , etc.). Esta atmosfera energética não é no entanto constituída por todas essas energias diferentes totalizadas; ela não é um total, nem uma entidade; ela é um lugar (ao modo dos lugares geométricos). Ela é impessoal; ela é a imagem inferior   do Grande Todo energético cujo Ser se desdobra no ato e no movimento   universais  . Receptáculo   de todas as forças, a menor delas que aí penetrar altera as disposições e os movimentos daquelas que ela aí encontra; e delas ela recebe, em reação e pressão, o equivalente do que ela traz em ações e em impressões. Mas aqui (e o sentimos profundamente no caráter cósmico e universal do meio) a vontade humana nada é; a independência e a ação humanas são nulas; o valor   e a responsabilidade   do ato humano são iguais a zero  . O fenômeno   da energia cósmica prossegue rigidamente, logicamente, inevitavelmente, e aquele que a desencadeou, de um outro mundo ou do fundo de uma individualidade, ignora não somente as condições, mas a existência mesmo desta emissão, necessária, mas anônima, e dela não é nem o autor nem a testemunha. A coisa humana não poderia emergir do domínio humano, nem revestir-se de qualidades que não são da natureza humana. Isto que está fora de nossa inteligência e de nossa condição, está acima de nossa intenção e de nosso mérito. Não se poderia apoiar muito aí, principalmente no mundo ocidental, onde a vaidade   nos faz ver nosso valor e nossa responsabilidade como iguais ao valor e a vontade do próprio Infinito  .


Ver online : LA VOIE RATIONNELLE


[1Du moment que l’on veut bien ne pas réserver exclusivement ce terme, comme faisaient les anciens philosophes occidentaux, à ce qui tombait sous le contrôle des cinq sens humains à leur état normal.

[2Bien que nous ne mettions ici en étude que deux foyers d’énergie et de forces, il faut bien se rappeler que le dualisme, à aucun degré et d’aucune sorte, n’entre dans les conceptions traditionnelles de l’Extrême-Orient. La tradition primordiale nous enseigne le troisième océan, ou océan nirvânique ; dans celui-ci, qui est l’énergie par excellence, c’est-à-dire l’âme spirituelle de toutes choses, il n’y a ni action ni réaction ; il n’y a pas influence de la volonté humaine ni, davantage, des mouvements cosmiques. Et cette détermination essentielle montre tout de suite pourquoi il n’est point question de ce troisième foyer, dans et autour du Kan-ing. Aucun mouvement de l’univers ne s’y reflète ; mais l’univers, à force de désirs intensifs, peut y monter et s’y confondre ; et c’est là qu’il trouve sa plénitude, dans l’absolue connaissance de soi-même et dans la possession de l’Énergie Essentielle, qui est le Repos Réfléchi, ou, métaphysiquement, le Non-Agir, le Non-Être conscient.
Il était intéressant d’appuyer là-dessus, bien que cela ne fût point ici en cause, à propos des concordances que la Tradition primordiale offre ici avec les théories de la Kabbale. On reconnaîtra facilement, dans ce que nous venons de dire, le monde inclus dans la spirale du Grand Serpent, le Sepher Ietzirah, le Trésor de Lumière, etc., toutes entités intellectuelles où l’Extrême-Orient, l’Orient et l’Occident se rencontrent, se pénètrent et s’appuient.