CHAPITRE XI - DE L’AMOUR RESSENTI.
Doué de recueillement, l’homme ressent au cœur un amour qui le pénètre et atteint la puissance affective de son âme. On ne peut goûter, en effet, cet amour et cette affection du cœur sans être recueilli intimement dans l’âme.
Or cet amour d’affection que l’on ressent ainsi est un désir ardent et un goût très vif de Dieu, comme d’un bien éternel qui résume tout bien. Il fait renoncer à toute complaisance prise dans la créature, mais non aux services qu’elle peut rendre. L’affection intérieure, en effet, se sent touchée intimement par l’amour éternel, qui sans cesse doit être cultivé, et elle abandonne et méprise facilement toutes choses, afin de pouvoir gagner ce qu’elle aime.