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LE SYMBOLISME DU CORPS HUMAIN

Annick de Souzenelle (Simbolismo) – Perfume do Ser

LE NEZ ET LES JOUES

domingo 10 de setembro de 2023, por Cardoso de Castro

      

E no entanto, nada é mais real que este perfume da flor   do ser, tão inconscientemente buscado. Incapaz de exalar dele mesmo, o Homem   o toma emprestado às flores das quais ele destila as essências para delas se perfumar.

      

tradução parcial

Assim como a flor   do lírio simboliza por sua forma e sua brancura o jorrar do coração   Tiphereth   nos dois   braços, um do rigor  , outro da misericórdia, da mesma maneira, ao nível do rosto, a flor do ser se desabrocha na raiz do nariz e destila seu perfume.

«Suas faces são como um perfume de aromas, canta a Sulamita, como uma cobertura de plantas odoríficas...»

Aqui, chegamos em estágios raramente vividos, então que falar dos «perfumes do ser» parece verdadeiramente uma frase de estilo.

E no entanto, nada é mais real que este perfume da flor do ser, tão inconscientemente buscado. Incapaz de exalar dele mesmo, o Homem   o toma emprestado às flores das quais ele destila as essências para delas se perfumar.

Encontramos ainda sob este aspecto fenomenal a lei segundo a qual a humanidade transpõe ao exterior dela mesma o que ela é incapaz de viver   interiormente, procurando artificialmente isto que não está pronta a se tornar.

O perfume não é um dos menores charmes ativos da sexualidade de ordem   corrente.

No ser nascido a seu devir, ao contrário, o odor é a exalação mesma do corpo quintessenciado no cumprimento da Grande Obra alquímica. O corpo é então feito câmara nupcial do céu e da terra   e o coração ritmo das pulsações da Vida universal  .

Esta passagem citada por Hubert Lacher, sobre Narayana, o herói do romance de Makhali-Phal, ilustra ainda mais:

Na castidade   lançarei minha seiva, e ela crescerá como uma árvore, e ela estenderá suas ramas ao infinito  , e ela subir  á dos testículos até o umbigo, do umbigo até o coração, do coração até a mente  , e aí será o cimo de minha árvore, da árvore de minha virilidade que se lançou na castidade e ao redor da carga do mundo encontrará um apoio sólido.
 
E, como disse, esta virilidade tendo crescido nele como uma árvore, até a cabeça... e basta ver à luz de seus olhos para se deixar penetrar pelo poder super-humano de sua virilidade. Esta virilidade, a este ponto expandida, desprendia ao redor de Narayana o odor do herói que era talvez o odor de Adão   no Paraíso Terrestre. Este odor que reconheceu instantaneamente e que ama uma tigresa, os cristão diriam que é o odor do Homem antes do pecado  .

Este «odor de Adão antes do pecado», Isaac o Sírio, por seu lado, dele fala justamente em suas «Sentenças» (LXXXIV):

Quando Homem de humildade   se aproxima dos animais   selvagens, assim que eles o consideram sua natureza feroz de doma: eles avançam para ele como para seu mestre, baixando a cabeça, lambendo suas mãos e seus pés, pois eles sentem, emanando dele, o mesmo perfume que aquele de Adão antes da queda.

Original

De même que la fleur de lys symbolise par sa forme et sa blan-cheur le jaillissement du cœur Tiphereth dans les deux bras, l’un de la rigueur, l’autre de la miséricorde, de même, au niveau du visage, la fleur de l’être s’épanouit à la racine du nez et distille son parfum.

« Ses joues sont comme un parfum d’aromates, chante Shula-mite, comme une couche de plantes odorantes... »

Ici, nous arrivons à des étages si rarement vécus, hélas ! que par-1er des « parfums de l’être » paraît vraiment une clause de style.

Et pourtant, rien n’est plus réel que ce parfum de la fleur de l’être, si inconsciemment recherché. Incapable de l’exhaler de lui-même, l’Homme l’emprunte aux fleurs dont il distille les essences pour s’en parfumer.

Nous retrouvons encore sous cet aspect phénoménal la loi selon laquelle l’humanité transpose à l’extérieur d’elle-même ce qu’elle est incapable de vivre intérieurement, se procurant artificiellement ce qu’elle n’est pas prête à devenir.

Le parfum n’est pas un des moindres charmes à l’actif de la sexualité d’ordre courant.

Chez l’être né à son « devenir », au contraire, l’odeur est l’exha-laison même du corps quintessencié dans l’accomplissement du Grand’Œuvre Alchimique. Le corps est alors devenu chambre nup-tiale du ciel et de la terre et le cœur rythme les pulsations de la Vie uni-ver selle.

Je voudrais pouvoir rapporter ici, pour une meilleure appréhen-sion de cette réalité si rarement observable, l’étude magistrale que le docteur Hubert Larcher en a faite [1]. Cela dépasserait le but que je me suis proposé, mais j’engage vivement ceux que cette question inté-resse à l’approfondir dans toute sa rigueur scientifique, à la lumière de cet ouvrage. Je me contente d’y relever un passage où l’auteur s’inspire du langage poétique qui illustre d’étrange façon l’orientation de ma démarche depuis le début de cette étude. Or le langage poétique ne traduit-il pas le jaillissement même de l’inconscient ? Il s’agit de Narayana, héros du roman de Makhali-Phal [2]. Il dit :

« “ Dans la chasteté je lancerai ma sève, et elle croîtra comme un arbre, et elle étendra ses rameaux à l’infini, et elle montera des tes-ticules jusqu’au nombril, du nombril jusqu’au cœur, du cœur jusqu’à l’esprit  , et là sera la cime de mon arbre, de l’arbre de ma viri-lité qui s’est élancé dans la chasteté et autour duquel le fardeau du monde trouvera un appui solide. ”

Et, comme il l’avait dit, cette virilité avait poussé en lui comme un arbre, jusqu’à la tête... et on n’avait qu’à voir la lumière de ses yeux pour se laisser pénétrer par la puissance surhumaine de sa virilité. Cette virilité, à ce point épanouie, dégageait autour de Narayana l’odeur du héros qui était peut-être l’odeur d’Adam au Paradis Terrestre. Cette odeur que reconnut instantanément et qu’aima   une tigresse, les Chrétiens diraient que c’est l’odeur de l’Homme avant le péché. »

Cette « odeur d’Adam avant le péché », saint Isaac le Syrien  , de son côté, en parle justement dans ses « Sentences » (LXXXIV) : « Quand l’Homme d’humilité s’approche des bêtes sauvages, à peine l’ont-elles considéré que leur nature féroce se dompte : elles s’avan-cent vers lui comme vers leur maître, baissant la tête, léchant ses mains et ses pieds, car elles sentent, émanant de lui, le même parfum que celui d’Adam avant la chute  . »

Réintégré dans les palais, l’Homme y retrouve sa condition paradisiaque. Le parfum qu’exhale la sexualité de l’être humain parvenu à ce plan d’évolution témoigne d’un état de réelle et suprême virilité auprès duquel la virilité banale revêt un aspect chétif et dérisoire. Les animaux le reconnaissent et, partant, se reconnaissent les serviteurs de celui dont il émane.

Le loup de Gubbio a ceci de commun avec la tigresse de Narayana qu’il s’est attaché à la personne de saint François et l’a ser-vie. Les bêtes sauvages dont on attendait qu’elles dévorent les martyrs, venaient se coucher à leurs pieds.

« Et combien de “ rikshis ”, aux Indes, traversent impunément des jungles peuplées de fauves et de serpents venimeux [3] ? »

Il existe, puisés dans les récits provenant aussi bien de l’hagiogra-phie chrétienne que d’autres traditions, d’innombrables cas de per-sonnes dont le corps a exhalé de merveilleux parfums avant ou après leur mort. En Occident, le rationalisme moderne a relégué ce dossier dans le tiroir des légendes avec un sourire suffisant, attitude qui ne relève pas de la rigueur scientifique. Ayons au moins le courage, avec le docteur Larcher, d’ouvrir ce dossier et d’en étudier le contenu. Nous commencerons alors à comprendre que la légende, elle aussi, relève du Logos   qui structure les fondements de la Création, ses lois ontologiques.

Le parfum des fleurs n’est que le reflet symbolique du parfum de l’homme parvenu à la plus haute expression de sa virilité, de l’homme déifié participant des vibrations lumineuses, sonores et odorantes de Dieu  .


Ver online : Annick de Souzenelle


[1Le sang peut-il vaincre la mort ? p. 209 (Gallimard).

[2Narayana (Albin Michel).

[3Le sang peut-il vaincre la mort ?, op. cit. (p. 212).